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La Flûte très enchantée du Komische Oper

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Berlin.18-XI-2016. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée. Mise en scène : Suzanne Andrade et Barrie Kosky. Animations: Paul Barritt. Décors et costumes : Esther Bialas. Lumières : Diego Leetz. Avec : Maureen McKay (Pamina), Adrian Strooper (Tamino), Christina Poulitsi (Reine de la Nuit), Bogdan Talos (Sarastro), Dominik Köninger (Papageno), Talya Lieberman (Papagena), Peter Renz (Monostasos)… Solistes du Tölzer Knabenchores, Choeur & Orchestre du Komische Oper

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C'est une mise en scène qui a fait le tour du monde. Après son triomphe dans de nombreux pays, et en attendant Paris en novembre 2017, La Flûte enchantée de et revient à sa première maison : le Komische Oper de Berlin. Dans cet éblouissant alliage de vidéos animées, où on voit littéralement des éléphants roses, on s'amuse, s'ébahit mais aussi et surtout, on y retrouve son âme d'enfant.

Komische Oper Berlin "DIE ZAUBERFLOETE"Commençons par le plus urgent: cette production sera redonnée, avec une distribution quasiment identique, à l'Opéra Comique de Paris à partir de novembre 2017. Si vous souhaitez faire découvrir l'opéra à l'un de vos enfants ou à un proche qui estime qu'un spectacle lyrique est nécessairement synonyme d'ennui, le spectacle pourra certainement secouer ses a priori !

Bien sûr, on y va un peu comme on va au cinéma Imax ou 3d. Mais ce qui surprend le plus dans ce spectacle, c'est finalement moins l'exploit logistique que la richesse de l'imaginaire déployé tout au long de la soirée. Les animations dues à pétillent de couleurs patinées comme aux plus belles heures artisanales des premiers Walt Disney. Sur la scène, des portes coulissantes font apparaître et disparaître les chanteurs, qui certes sont cantonnés aux images projetées sur le mur derrière eux, mais répondent avec une étonnante précision aux besoins techniques du spectacle. A ce titre, la réussite de la soirée est indissociable de la troupe du Komische Oper, dont nombre de musiciens sont présents depuis la première berlinoise en 2012 à commencer par le chef Henrik Nanasi, qui, dans les tempi qui lui sont impartis, réussit à la tête d'un bon orchestre du Komische Oper, une lecture à la fois nerveuse, sensible et aérienne. Grimés en différents personnages du cinéma muet, Louise Brooks pour Pamina (, au timbre un peu acide), Buster Keaton pour Papageno ou encore Nosferatu pour Monostasos, les chanteurs offrent une prestation honorable dans laquelle il serait injuste de distinguer telle personnalité individuelle, à l'exception peut-être des aigus brillants de et de la bonhomie bien sonnante de en Papageno.

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Car ce qui importe dans le spectacle, c'est finalement moins la musique de Mozart que la paire Mozart/Schikaneder de la création du Theater auf der Wieden en 1791. Ceux qui accuseront la mise en scène de faire passer au second plan l'écrin vocal et instrumental du divin Amadeus oublient les circonstances de la première viennoise, qui se voulait délibérément populaire, magique et spectaculaire. Menée à un tempo d'enfer, l'histoire y devient haletante, jusqu'aux dialogues parlés qui sont remplacés par des panneaux drolatiques tout droits sortis d'un film des années 20. Une merveille pour les néophytes comme pour les férus du message initiatique du livret, qui se déploie comme un grand livre d'images, en donnant l'impression de s'inventer au fur et à mesure de la représentation. On connaît des Zauberflöte plus ou moins incarnées, mais aucune à ce jour n'a peut-être réussi à reproduire l'éblouissement qui a du saisir les premiers spectateurs plus de deux siècles plus tôt. Aux novices viendra sans doute l'envie de découvrir d'autres Flûte voire d'autres opéras, et aux mélomanes aguerris, l'irrésistible griserie de la première découverte de l'œuvre.

Crédits photographiques: © Iko Freese / drama-berlin.de

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