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Les Variations Goldberg BWV 988 : le dernier solo d’Anne Teresa de Keersmaeker ?

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Théâtre du Châtelet, Paris. 10-VII-21. Dans le cadre de la programmation hors les murs du Théâtre de la Ville. Anne Teresa de Keersmaeker : Les Variations Goldberg, BWV 988. Chorégraphie et danse : Anne Teresa De Keersmaeker. Musique : Johann Sebastian Bach, Les Variations Goldberg, BWV 988. Piano : Pavel Kolesnikov

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Accompagnée au piano par , la chorégraphe reprend le fil ininterrompu de son compagnonnage avec Bach, en créant pour elle-même un solo sur les Variations Goldberg BWV 988. 

Dans une robe noire transparente, ses longs cheveux blancs attachés en queue de cheval, nous tourne le dos sur la vaste scène du Théâtre du Châtelet, tout comme . Il joue pour elle seule, dans une grande complicité, ce qui n'est pas sans poser des problèmes d'acoustique, le piano étant orienté vers le côté cour. Autre difficulté, une rampe à l'avant-scène cache les pieds de la danseuse ce qui est très gênant pour un spectacle de danse.

La danseuse désormais sexagénaire n'a pas perdu son air revêche et austère, elle se concentre sur le dialogue avec la musique, se parlant parfois à elle-même. Le jeu ténu, voire étouffé du pianiste à certains moments, oblige à une concentration extrême des spectateurs tandis que la danseuse utilise toute la profondeur de la cage de scène pour évoluer. Dans la musique, comme dans la danse, certaines accélérations apportent de l'élan et de la vitesse et permettent d'admirer la maîtrise extrême des deux interprètes, au sommet de leur art.

Dans la deuxième partie, une part de la scénographie au sol échappe à notre regard, alors que la danseuse y apparaît après une courte pause dans une tenue futuriste. Le pianiste a revêtu le pantalon noir et la chemise blanche du soliste, abandonnant le short et le marcel blanc estival de la première partie.

Entre marches et parcours, cite de larges parties de son répertoire et un vocabulaire chorégraphique extrait de ses propres pièces. Elle prend plus de liberté dans la deuxième partie, aussi solaire que la première était mélancolique. Entre crépuscule et abandon, la danse avance par éclat, parfois ingrate, parfois virtuose. Le pianiste joue toutes les nuances de Bach, du moelleux au velouté, jusqu'à la régularité de la dernière variation.

A la fin du solo, épuisée par deux heures de danse, la danseuse reprend des mouvements de Fase dansés au début, marquant à peine, amoindrie par la fatigue. C'est alors qu'elle est la plus émouvante…

Crédits photographiques © Anne Van Aerschot

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Théâtre du Châtelet, Paris. 10-VII-21. Dans le cadre de la programmation hors les murs du Théâtre de la Ville. Anne Teresa de Keersmaeker : Les Variations Goldberg, BWV 988. Chorégraphie et danse : Anne Teresa De Keersmaeker. Musique : Johann Sebastian Bach, Les Variations Goldberg, BWV 988. Piano : Pavel Kolesnikov

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