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Les folies amoureuses de Stéphanie d’Oustrac à Metz

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Metz. Arsenal. Eclats de folie. Extraits d’opéras et de cantates d’André Cardinal Destouches (1672-1749), Marin Marais (1656-1728) ; Henry Purcell (1659-1695) : Silent Shades and the Elysian Groves, From Rosy Bowers ; Georg Friedrich Haendel : Cantate « Ah crudel, nel pianto mio » ; musique instrumentale de Heinichen, Keiser, Eccles, Jean-Féry Rebel. Stéphanie d’Oustrac, mezzo-soprano ; Ensemble Amarillis ; direction, hautbois, flûte : Héloïse Gaillard.

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Dans un programme un peu décousu, l'ensemble Amarilli accompagne l'une des plus enthousiasmantes interprètes du répertoire baroque.

Éclats de folie, tel est le titre du concert, adapté de celui d'un disque paru récemment. Un peu trop d'éclats et pas assez de folie, pourrait-on dire par moments, car certains des airs choisis dans le répertoire baroque français sont trop brefs pour avoir le temps de faire effet, et l'enchaînement rapide d'extraits, propre à ce genre de rassemblements thématiques, rend la folie annoncée très modérée. Il aurait ainsi mieux valu donner la cantate Sémélé de Destouches en entier plutôt que de la juxtaposer avec d'autres airs de Destouches et avec un air de l'opéra Sémélé de .

Heureusement, ces réserves ne portent aucunement sur les prestations de l'orchestre Amarillis et à la chanteuse qui le met en voix. La cantate de Haendel Ah crudel, nel pianto mio est la seule œuvre intégrale chantée ici par , en compagnie du hautbois virtuose d'. À part un vilain détimbrage dans le premier air, la chanteuse peut déployer tous les charmes d'une voix généreuse, qui possède la capacité rare de refléter les plus subtiles variations émotionnelles de ses malheureuses héroïnes, par une simple inflexion. Sa longue expérience du répertoire baroque, dans ses différentes déclinaisons nationales, lui permet une scrupuleuse intégrité stylistique, qui fait merveille notamment dans les deux songs de Purcell, augmentés en bis de la mort opératique de Didon, qui sont l'autre grand moment de la soirée.

L'accompagnement offert par l', et le beau concerto à 7 de Heinichen qui ouvre le concert, n'est pas favorisé par l'acoustique d'un Arsenal peu plein et généralement peu favorable aux petits ensembles baroques (ici onze musiciens dont six cordes), avec une réverbération trop longue ; cela n'enlève rien aux qualités propres de l'ensemble, grâce notamment à des solistes de haut niveau qui apportent beaucoup de couleur à l'ensemble, notamment la remarquable claveciniste Violaine Cochard, le violon soliste d'Alice Piérot et naturellement la maîtresse d'œuvre elle-même, , au hautbois comme à la flûte à bec.

Crédits photographiques © Jean-Baptiste Millot

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