Véronique Gens chante l’âge d’or de la mélodie française
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Reynaldo Hahn (1874-1947) : Néère, Trois jours de vendange, Quand je fus pris au pavillon, Le rossignol des lilas, A Chloris, Lydé, Tyndaris, Pholoë, Phyllis, Le printemps. Henri Duparc (1848-1933) : Chanson triste, Romance de Mignon, Phidylé, Au pays où se fait la guerre, L’invitation au voyage. Ernest Chausson (1855-1899) : Sept mélodies op. 2, La chanson bien douce, Le temps des lilas. Véronique Gens, soprano ; Susan Manoff, piano. 1 cd Alpha 215. Code barres : 3760014192159. Enregistré du 10 au 13 mars 2015 au Studio Teldex. Notice trilingue (français, anglais, allemand) avec textes intégraux. Durée : 66′ 25
AlphaUne maîtrise et une tenue en totale symbiose avec l'art de la mélodie française, mais on ne peut pas adhérer entièrement à une version si la langue est malmenée.
« Duparc le mélancolique, Chausson l'élégiaque, Hahn le charmeur » : l'auteur du petit texte de présentation – Nicolas Southon – qualifie ainsi trois représentants majeurs de l'école française mélodique du tournant du siècle.
L'interprétation de Véronique Gens aurait d'ailleurs plutôt tendance à unifier le style qu'à s'éparpiller dans ces subtilités stylistiques. Le style d'ailleurs de l'interprète a pour lui une sobriété totale dans l'émission vocale, une maîtrise et une tenue en totale symbiose avec l'art de la mélodie française. Pas de grands effets façon cantatrice dans Chausson, pas de raideur dans Duparc, pas de minauderies dans Hahn. Une entente parfaite avec son accompagnatrice Susan Manoff, dotée d'un piano très bien équilibré dans les registres, aux graves très ronds et chauds et aux aigus tout aussi veloutés.
Pour aller loin dans le texte, un petit détail nous gêne : pourquoi tenir la première des trois notes du triolet de doubles croches initial et récurrent de A Chloris, au demeurant jouée assez rapidement ? Cela n'est rien au regard de ce que l'on peut réellement appeler un défaut majeur que peu voudront admettre eu égard à la notoriété reconnue et méritée de Véronique Gens : on ne comprend que difficilement les textes. Le livret est là pour nous aider, heureusement, mais cela n'est-il pas un comble pour une chanteuse dont la langue natale est le français de ne pas arriver à se faire comprendre ? Certainement le plus préoccupant souci de la mélodie française reste bien la prononciation. C'est même devenu le problème majeur de toute une profession qui s'internationalise : on ne peut pas adhérer entièrement à une version si la langue est malmenée. Pour une diction remarquable, voyez le travail réalisé par Renée Fleming ou Susan Graham : un paradoxe heureux pour ces chanteuses américaines…
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Reynaldo Hahn (1874-1947) : Néère, Trois jours de vendange, Quand je fus pris au pavillon, Le rossignol des lilas, A Chloris, Lydé, Tyndaris, Pholoë, Phyllis, Le printemps. Henri Duparc (1848-1933) : Chanson triste, Romance de Mignon, Phidylé, Au pays où se fait la guerre, L’invitation au voyage. Ernest Chausson (1855-1899) : Sept mélodies op. 2, La chanson bien douce, Le temps des lilas. Véronique Gens, soprano ; Susan Manoff, piano. 1 cd Alpha 215. Code barres : 3760014192159. Enregistré du 10 au 13 mars 2015 au Studio Teldex. Notice trilingue (français, anglais, allemand) avec textes intégraux. Durée : 66′ 25
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