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Bryn Terfel, une belle voix s’essaie au Lied

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Munich. Nationaltheater. 11-VII-2019. Mélodies de John Ireland, Roger Quilter, Ralph Vaughan Williams ; Johannes Brahms : Vier ernste Gesänge op. 121 ; Robert Schumann : Belsatzar op. 57 ; Franz Schubert : Trinklied D 888, Ständchen D 889, An Silvia D 891 ; chansons galloises. Bryn Terfel, baryton ; Malcolm Martineau, piano

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53fbf3b1296c8340476d53ccecbb8639Un programme sans unité et un public plus enthousiaste qu'attentif pour un concert décevant.

Le Lied et les stars d'opéra ne font pas toujours bon ménage, a fortiori dans une salle aussi vaste que le Nationaltheater. L'ennemi, c'est le silence, qu'il faut vite étouffer dans l'œuf par des applaudissements : même les Quatre chants sérieux de Brahms ne sont pas à l'abri de ce réflexe hérité de la télévision.

Il y a certainement beaucoup à admirer dans le timbre d'airain de , dont la solidité n'est que rarement mise à l'épreuve, et cette couleur va au-devant de l'éloquente sévérité de l'œuvre de Brahms qui constitue le cœur de ce concert. Terfel recourt par moments à des effets faciles qui le poussent à extérioriser et à hausser le ton là où l'intensité qu'appelle la musique est toute intérieure, mais la beauté du timbre est trop étroitement adaptée au ton général de l'œuvre pour qu'on puisse lui en tenir longtemps rigueur.

La place de ce chef-d'œuvre dans le programme proposé par Terfel pose cependant problème. Belsatzar de Schumann, sujet biblique et parabole morale, répond bien au cycle de Brahms ; les trois Lieder mineurs de Schubert chantés ensuite font déjà retomber l'intérêt. Mais le problème de ce programme est surtout dans sa partie britannique : chantées par Terfel, les trois chansons galloises ont un certain charme ; les mélodies de John Ireland et Roger Quilter, élégantes mais fades, en ont beaucoup moins, l'éloge de la pauvreté pittoresque par Vaughan Williams offre un peu plus de matière à caractérisation. Mais le premier bis est révélateur : en choisissant le très gratifiant air du Mefisto de Boito, il montre éloquemment quel est son univers naturel. La voix libérée emplit enfin l'espace, le chanteur est parfaitement à son aise. , pendant tout le récital, aide efficacement Terfel dans cet exercice inhabituel du Liederabend ; ce n'est pas la communion unique entre pianiste et chanteur à la même hauteur d'inspiration que méritent les Chants sérieux, mais c'est un soutien précieux pour un chanteur pour qui la mélodie n'est qu'un rare détour.

Crédit photographique : © Mitch Jenkins / DG

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