Concerts, La Scène, Musique de chambre et récital

Une soirée sur instruments exceptionnels avec Justin Taylor et Théotime Langlois de Swarte

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Paris. Cité de la Musique, Amphithéâtre. 15-XI-2019. François Couperin (1668-1733) : Les Baricades mistérieuses ; Nouveaux concerts, ou goûts réunis (7e concert) ; Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Les Tendres Plaintes ; Gavotte et doubles ; François Francœur (1698-1787) : Sonate pour violon n° 6 ; Jean-Marie Leclair (1697-1764) : Sonates pour violon op. 5 n° 6 « Le Tombeau » et op. 9 n° 3. Théotime Langlois de Swarte, violon ; Justin Taylor, clavecin

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En ouverture de son week-end consacré à Versailles, la Philharmonie de Paris proposait, dans l'atmosphère idéale du petit Amphithéâtre, un concert sur instruments du Musée de la Musique avec le claveciniste et le violoniste .

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Les deux complices, piliers du jeune ensemble Le Consort (remarqué récemment pour son disque consacré à Dandrieu et Corelli, clef ResMusica), mettent à l'honneur un répertoire français pour violon et basse continue relativement peu fréquenté. Mais c'est une pièce pour clavier seul qui ouvre le programme, pour bien mettre en évidence le magnifique clavecin Couchet de 1652 (remanié en France en 1701), tout récemment restauré. Cet instrument somptueux à tous points de vue déploie un son riche et quelque peu capiteux sous les doigts de , qui sait mêler évidence et mystère dans les fameuses Baricades mistérieuses de . Les tendres plaintes de Rameau permettent de profiter davantage du son envoûtant de l'instrument et des variations de registre, mais le jeu est assez loin d'évoquer le titre de la pièce. Rejoint par et son violon Jacob Stainer ayant appartenu à Reinhard Goebel, le claveciniste se montre excellent chambriste, soutenant avec beaucoup d'attention son comparse qui lit sur la même partition que lui. Même mélange d'évidence et de recherche dans le Concert de Couperin, où on savoure la beauté du son, notamment dans une Siciliéne très chantante. La sonate de Francœur, plus extravertie, met aussi en lumière l'intensité que le violoniste sait tirer de son instrument.

On sait gré aux musiciens de commencer ensemble la deuxième partie par une transcription des Tendres plaintes de Rameau. L'auditeur s'habitue ainsi en douceur aux deux instruments extraordinaires qu'il a devant lui, un clavecin Pleyel de 1959 et le stradivarius « Davidoff » du Musée de la Musique, restauré en 2014. Le premier est devenu une curiosité, avec ses pédales et son cadre renforcé de métal, maintenant que l'on est habitué aux reconstitutions fidèles des instruments de l'époque baroque. Par contraste avec le Couchet, le son est singulièrement lisse, mais les possibilités de variations offertes par les cinq registres sont intéressantes. Le violon quant à lui produit un son d'une telle pureté et permet un jeu d'une telle évidence, que l'on jurerait que c'est cet instrument et non le premier dont joue habituellement . Le programme, dédié aux deux grands compositeurs français inspirés par l'Italie que sont et , met superbement en valeur ce violon exceptionnel. Le jeu tout en élans et en nuances des deux musiciens est un délice, et l'on en vient à regretter la relative brièveté du concert.

On annonce pour 2020 un enregistrement de la Sonate n° 1 de Fauré sur le « Davidoff » par l'artiste de ce soir avec Tanguy de Williencourt. Puisse ce projet se concrétiser !

Crédits photographiques : Théotime Langlois de Swarte : © Jumpstart Jr. Foundation ; Clavecin Couchet du Musée de la musique : © Marc Anglès

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Paris. Cité de la Musique, Amphithéâtre. 15-XI-2019. François Couperin (1668-1733) : Les Baricades mistérieuses ; Nouveaux concerts, ou goûts réunis (7e concert) ; Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Les Tendres Plaintes ; Gavotte et doubles ; François Francœur (1698-1787) : Sonate pour violon n° 6 ; Jean-Marie Leclair (1697-1764) : Sonates pour violon op. 5 n° 6 « Le Tombeau » et op. 9 n° 3. Théotime Langlois de Swarte, violon ; Justin Taylor, clavecin

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