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Aux Sommets Musicaux de Gstaad, l’envie et le métier

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Gstaad. Chapelle de Gstaad. 4-II-2023. Louis Streabbog (1835-1886) : Valse des petits coqs. Daniel Szeibelt (1765-1823) : Adagio. Dmitri Kabalevsky (1904-1987) : Les clowns. Alexandre Gonoboline (1953) : Danse juive. Darii Krasylych (2010) : Le Première Guerre Mondiale. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Mercutio, du ballet «Roméo et Juliette», op. 75, Sonate no. 3 en la mineur, op. 28. Henri Wieniawski (1835-1880) : Scherzo Tarentelle op. 16. Antonín Dvořák (1841-1904) : Songs my mother thaught me. Igor Stavinsky (1882-1971) : Berceuse et Finale tiré de «L’Oiseau de feu». Pablo de Sarasate (1844-1908) : Habanera. Gabriel Fauré (1845-1924) : Après un rêve. Frédéric Chopin (1810-1849) : Ballade no 2 en fa majeur, op. 38. Johannes Brahms (1833-1897) : Scherzo en do mineur pour violon et piano tiré de la Sonate F-A-E. Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Sonate no. 6 en mi majeur, op. 27 Avec Aia Vytiahanets, Darii Krasylych, Pablo Rondineau-Acker, Elisaveta Patchabut, Ekaterina Bonyushkina (piano). Anastasia Bodareva, Margaryta Patchabut, Theodor Kaskiv, Sara Isabelle Ispas, Bogdan Luts (violon)
Saanen. Eglise de Saanen. 4-II-2023. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Ouverture de Don Giovanni. Joseph Haydn (1732-1809) : Concerto pour violoncelle et orchestre n° 2 en ré majeur, Hob.VIIb:2. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 4 en si bémol majeur, op. 60. Steven Isserlis (violoncelle). Orchestre Consuelo. Direction musicale : Victor Julien-Laferrière

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Deux concerts dans la même journée. Le premier, dans la charmante chapelle de Gstaad en plein centre de la station de l'Oberland bernois, invitait une brochette d'une dizaine de très jeunes musiciens ukrainiens et russes. Le second concert, quant à lui, s'inscrivait dans la programmation officielle des Sommets Musicaux, un rendez-vous qui offre depuis 2001 un regard plus intimiste sur la musique classique que celui des grands festivals d'été.

L'envie

Jacques Brel affirmait que « le talent, c'est l'envie de faire quelque chose ». Et le concert de ces enfants musiciens en est la démonstration vivante et réconfortante. Chez certains d'entre eux, on décèle des talents d'exception, voire du génie. On reste médusé devant leur maturité, devant leur rigueur comme devant leur insouciance et leur courage. La plus jeune a 10 ans et la plus âgée du groupe en a 20. Et chacun dans son petit moment s'offre au mieux de ses capacités. On reste frappé par la maîtrise de tous du point de vue de la technique instrumentale, mais plus encore par l'esprit qui anime leur prestations. Ainsi, chez , la benjamine, c'est la fraîcheur qui nous emporte dans sa Valse des petits coqs du compositeur belge alors que l'aînée Ekaterina Bonyushkin, du haut de ses 19 ans s'attaque avec grâce et sérieux au monument pianistique qu'est la Sonate n° 3 en la mineur op. 28 de . On reste stupéfait devant la qualité d'interprétation de cette jeunesse. Soulignons l'admirable violon de (12 ans) dont l'exceptionnelle rondeur du son, la précision du jeu et la justesse émerveillent, et l'incroyable pluralité de talent de (12 ans), pianiste émérite et compositeur.

Le métier

Changement d'ambiance avec le concert final du festival des Sommets Musicaux de Gstaad. Dans la superbe église de Saanen, le jeune , dirigé par son fondateur le violoncelliste , est en place pour recevoir le violoncelliste en résidence . En ouverture, l'Ensemble offre l'Ouverture de l'opéra Don Giovanni de Mozart dans une interprétation certes dynamique mais pour laquelle les musiciens et leur chef semblent ne pas avoir bien pris la mesure de l'acoustique du lieu. En effet, les tutti frisent la saturation, rendant le discours musical quelque peu brouillon.


Un inconfort passager puisqu'avec le Concerto pour violoncelle et orchestre n° 2 de , la masse sonore se fait plus contenue. Dès les premières mesures, occupe le regard avec son balancement du corps et de la tête au rythme de la musique. Il est chez lui dans cette œuvre qu'il a jouée avec moult ensembles depuis de nombreuses années. Il la connait si bien qu'il s'amuse par moment à s'insérer dans l'ensemble pour en jouer la partie d'orchestre de son instrument. Dans le long premier mouvement toutefois, ne semble pas très à l'aise. Ses traits virtuoses manquent de précision. Pire, ces approximations se traduisent bientôt par quelques notes hors diapason. On pense à une inattention passagère. Las, tout au long du mouvement, sur les mêmes traits, les mêmes erreurs. Dans le second mouvement, on le sent plus en adéquation avec l'œuvre. Il donne d'admirables pianissimos et se fond parfaitement avec l'orchestre dont le chef offre une direction des plus soignées, toute entière impliquée au confort du soliste. Peine perdue parce qu'à la reprise du Rondo Allegro final, on retrouve les hésitations et approximations qu'on avait entendues au début du concerto. Le public réserve toutefois une belle ovation au soliste qui offre en bis un aérien et inspiré Chant des oiseaux de Pablo Casals.

Puis, l' s'attaque à la Symphonie n° 4 en si bémol majeur de Beethoven avec une introduction volontairement tragique du plus bel effet. Le chef contient le volume de son orchestre prenant la mesure de l'avantage qu'il offre ainsi à l'expression musicale, dirigeant sans partition. Le soin apporté au maintien de l'équilibre entre les bois et les cordes dans l'Adagio, dispense de très belles atmosphères. On aime aussi les deux derniers mouvements où une attention toute particulière est apportée aux contrastes. Dans le final Allegro ma non troppo, les cordes de l'Ensemble offrent un véritable régal de musicalité et de légèreté terminant cette soirée en apothéose.

Crédit photographique : Gstaad © Nadia Sikorsky, Saanen © Rafaël Faux

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Gstaad. Chapelle de Gstaad. 4-II-2023. Louis Streabbog (1835-1886) : Valse des petits coqs. Daniel Szeibelt (1765-1823) : Adagio. Dmitri Kabalevsky (1904-1987) : Les clowns. Alexandre Gonoboline (1953) : Danse juive. Darii Krasylych (2010) : Le Première Guerre Mondiale. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Mercutio, du ballet «Roméo et Juliette», op. 75, Sonate no. 3 en la mineur, op. 28. Henri Wieniawski (1835-1880) : Scherzo Tarentelle op. 16. Antonín Dvořák (1841-1904) : Songs my mother thaught me. Igor Stavinsky (1882-1971) : Berceuse et Finale tiré de «L’Oiseau de feu». Pablo de Sarasate (1844-1908) : Habanera. Gabriel Fauré (1845-1924) : Après un rêve. Frédéric Chopin (1810-1849) : Ballade no 2 en fa majeur, op. 38. Johannes Brahms (1833-1897) : Scherzo en do mineur pour violon et piano tiré de la Sonate F-A-E. Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Sonate no. 6 en mi majeur, op. 27 Avec Aia Vytiahanets, Darii Krasylych, Pablo Rondineau-Acker, Elisaveta Patchabut, Ekaterina Bonyushkina (piano). Anastasia Bodareva, Margaryta Patchabut, Theodor Kaskiv, Sara Isabelle Ispas, Bogdan Luts (violon)
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