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Trois cantates de Bach lumineuses avec Le banquet céleste de Damien Guillon et Maude Gratton

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Cantates Jesu, der du meine Seele BWV 78 ; O Ewigkeit, du Donnerwort BWV 60 ; Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget werden BWV 47 ; Sonate pour orgue n° 2 en ut mineur BWV 526 ; Prélude en ut mineur BWV 546. Céline Scheen, soprano ; Damien Guillon, contre-ténor ; Thomas Hobbs, ténor ; Benoit Arnould, basse ; Maude Gratton à l’orgue Dominique Thomas (2007) du temple de l’église réformée du Bouclier à Strasbourg. 1 CD Alpha. Date d’enregistrement non précisée. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée : 73:58

 

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Le label Alpha propose peu à peu des albums de l'ensemble conduit par , consacrés à des Cantates de . Les trois œuvres proposées ont été écrites pour la période dite « de la Trinité » et sont ici agrémentées de pièces d'orgue judicieusement choisies et interprétées par à l'orgue du temple du Bouclier à Strasbourg.

La cantate qui ouvre ce programme porte le numéro BWV 78 et le titre Jesu, der du meine Seele. Elle fut écrite en 1724 pour le deuxième cycle des cantates de Leipzig. Elle doit sa célébrité à l'Aria en duo Wir eilen mit schwachen, doch emsigen Schritten (« De nos faibles pas, mais empressés, nous accourons vers toi Ô Jésus ») qui est une ritournelle entrainante, bondissante et haletante. L'interprétation qu'en offrent les musiciens est ici d'un équilibre et d'une perfection de style confondants de beauté. Les voix volubiles et subtiles de et de déroulent un discours joyeux, portant le message d'espérance contenu dans les paroles. À la suite, interprète la Sonate en trio n°2 sur l'orgue du temple du Bouclier, conçu suivant les principes de la facture d'orgue contemporaine de la fin de la vie de Bach. On remarque en particulier des couleurs très orchestrales, proches d'instruments d'ensembles baroques. L'orgue sonne de la sorte comme un groupe de solistes en un trio équilibré et cohérent. maitrise à merveille les difficultés de l'écriture en trio, redoutable au possible.

La Cantate BWV 60 O Ewigkeit, du Donnerwort fait partie du premier cycle daté de 1723. Une nouvelle fois elle aborde le sujet de la crainte et de l'espérance. C'est avec et seulement une quinzaine de musicien que cette cantate prend vie avec profondeur et tonicité. La rhétorique du compositeur s'exprime pleinement toujours au travers d'une écriture savante et si agréable à l'écoute. L'acoustique précise du temple contribue à cette limpidité indispensable à ces textes denses et chargés d'impressions à chaque instant renouvelées. L'orgue, lui, prend toute sa place d'accompagnateur, soutenant efficacement l'ensemble vocal et orchestral tel que Bach le pratiquait à Leipzig. Le choral final, remarquable, d'une audace harmonique exceptionnelle, fut plus tard remarqué par Alban Berg qui l'intégra dans son Concerto pour violon.

Le Prélude en Ut mineur BWV 546 a été écrit par Bach à Leipzig, faisant partie des quatre grands derniers Préludes et fugue pour orgue. On est frappé par le début de l'œuvre, marqué par de grands accords descendants et ascendants, comme se contredisant. L'idée revient à plusieurs reprises tout au long de la pièce. Il représente la meilleure introduction à la Cantate BWV 47 Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget werden (« Quiconque s'élève sera abaissé, et qui s'abaisse sera relevé »). On retrouve en effet dans le premier chœur le même procédé d'écriture que dans le prélude avec ces montées et descentes figurant au premier degré même les paroles bibliques exprimées dans le chœur d'entrée. Ceci montre sans doute que le prélude pour orgue est contemporain de la cantate. On retrouve ainsi d'autres exemples dans l'œuvre de Bach qui demeurent de bons repères temporels (Cantate BWV 21 et Prélude en sol majeur BWV 541).

Nous sommes avec cette approche historique de la musique de Bach près de l'intime. Ces cantates écrites pour le long temps de la Trinité ne déploient pas tous les fastes des grandes fêtes, mais restent à taille humaine et peut-être plus proches des fidèles en ce long chemin qui les amène de la Pentecôte à Noël. et sa valeureuse équipe font merveille dans la compréhension de ces pages, grâce à une savante rhétorique, génératrice d'émotions joyeuses.

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