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Paul Marque, éblouissant dans Don Quichotte à l’Opéra Bastille

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Opéra Bastille, Paris. 21-III-24. Ballet de l’Opéra national de Paris : Don Quichotte. D’après Miguel de Cervantès, quelques épisodes du roman. Musique : Ludwig Minkus (1826-1917). Arrangements : John Lanchbery. Chorégraphie et mise en scène : Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa. Décors : Alexandre Beliaev. Costumes : Elena Rivkina. Lumières : Philippe Albaric. Direction musicale : Gavriel Heine. Orchestre de l’Opéra national de Paris. Les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris.

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Reprise à l'Opéra Bastille de Don Quichotte par le Ballet de l'Opéra de Paris. Une production où brillent et , jeunes étoiles de la compagnie parisienne.

Passé le prologue un peu poussiéreux qui illustre le rêve de Don Quichotte pour sa Dulcinée – Cervantès oblige -, la mise en scène vivante et enlevée de ce Don Quichotte revu par nous emmène sur une place de village espagnol où frémissent des villageoises et des pêcheurs toujours en mouvement. C'est la marque de fabrique de cette production, où le naturel a été soigné dans les moindres détails, coiffures et costumes faisant largement illusion. Si la version de Noureev du ballet de date de 1981, une nouvelle production a en effet vu le jour au début des années 2000 à l'occasion de son passage sur le grand plateau de l'Opéra Bastille avec des décors d'Alexandre Bellaev et des costumes d'Elena Rivkina.

L'entrée fracassante sur scène de en Kitri donne le ton : elle sera l'une des Kitri les plus rapides que l'on ait vu depuis longtemps. Dans le pas de deux de la fin du premier acte, est si rapide qu'elle manque de glisser ! Cette fine danseuse que l'on ne voyait pas forcément dans le rôle a du chien à revendre dans le rôle de la fille de l'aubergiste. Rappelons qu'il y a sept ans, elle dansait le rôle d'une des amies de Kitri…

en Basilio, le barbier du village, est encore plus éblouissant : son aisance, son élévation, sa légèreté font merveille ! Il nous emporte à chaque saut et ne se dépare jamais d'une simplicité et d'un flegme très élégant. Autres personnalités remarquées, Roxanne Stojanov, piquante en danseuse de rue et le toréador bravache de Florent Melac en Espada. Sans oublier les trois rôles comiques du ballet : Daniel Stokes en Gamache, précieux ridicule, Fabien Revillion en Sancho Pança ventripotent, et Yann Chailloux, en Don Quichotte décati.

Les deux amants pourchassés par Lorenzo, le père de Kitri, trouvent un cours répit au début du deuxième acte dans un camp de gitans, où la nuit les protège. Pour ne pas être démasqués, ils revêtent des déguisements qui les font passer inaperçus. Une belle scène en « nuit américaine » à laquelle participent le gitan, alias Francesco Mura, et deux gitanes incarnées par Camille de Bellefon et Laure-Adélaïde Boucaud.

La transition est un tout petit peu chaotique en cette soirée de Première vers la vision de Don Quichotte, qui nous réserve cependant une très belle reine des Dryades, Héloïse Bourdon, à qui il manque un petit quelque chose du haut du corps pour nous emporter tout à fait, contrairement à la Cupidon perçante et nettement au-dessus du lot de , irrésistible, au milieu d'un corps de ballet au cordeau.

Au troisième acte, l'autre couple explosif de la soirée est formé par Roxanne Stojanov et Florent Melac, qui introduisent avec brio et efficacité le dernier tableau, celui d'une improbable Espagne fantasmée entre châteaux médiévaux et art mudéjar, suivi d'une bande de filles menée par , petite, précise et compacte, et parfaite dans sa variation de première demoiselle d'honneur. Dans le mariage final, est vraiment exceptionnel, avec un petit air de Patrick Dupond. Tandis que la Kitri de Sae Eun Park est vif argent, rapide comme l'éclair. C'est un bonheur de voir ces deux danseurs au sommet de leur technique au début d'une très belle carrière, au cours de laquelle ils pourront peaufiner leur interprétation et donner libre cours à leurs émotions.

A leurs côtés, le corps de ballet, au naturel, est très à l'aise dans les unissons, comme dans les moments de pantomime. Cela fonctionne bien à chaque tableau ! Une réussite pour cette production sans la moindre fausse note, que l'on avait vu pour la dernière fois en 2021, juste après l'épidémie de Covid.

Crédits photographiques : © Yonathan Kellerman / Opéra National de Paris

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Opéra Bastille, Paris. 21-III-24. Ballet de l’Opéra national de Paris : Don Quichotte. D’après Miguel de Cervantès, quelques épisodes du roman. Musique : Ludwig Minkus (1826-1917). Arrangements : John Lanchbery. Chorégraphie et mise en scène : Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa. Décors : Alexandre Beliaev. Costumes : Elena Rivkina. Lumières : Philippe Albaric. Direction musicale : Gavriel Heine. Orchestre de l’Opéra national de Paris. Les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris.

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