L'histoire de ce spectacle qui propose la comédie ballet parlée, dansée et chantée selon Molière et Lully telle qu'elle fut jouée en 1670 est désormais célèbre (et chroniquée sur ResMusica).
Créé en 2004 au Festival de Musique Ancienne d'Utrecht, présentée à travers la France et désormais disponible en DVD chez Alpha, cette production fait escale, pour deux soirées, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dans le cadre d'une résidence de Vincent Dumestre et de son Poème Harmonique.
Attendu depuis l'annonce de la saison et quasiment complet dès l'ouverture de la location, ce spectacle n'a pas déçu un public bruxellois particulièrement attentif au long des quatre heures de la performance. Le niveau scénique est la grande réussite de la production. La mise en scène de Benjamin Lazar (qui joue aussi Cléonte et le maître de philosophie) est efficace et drolatique à souhait. Dans une pièce que chacun connaît sur le bout des doigts, le scénographe réussit l'exploit de provoquer l'hilarité à chaque effet de comique : ainsi la scène entre monsieur Jourdain et le maître de philosophie est aussi hilarante qu'échevelée. Le régisseur ne tombe jamais sans le mauvais goût et la sur-interprétation : monsieur Jourdain est formidablement humain dans sa peau d'arriviste déconcerté. Les acteurs engagés au maximum de leurs possibilités physiques se déchaînent et nous enchantent. Les chorégraphies de Cécile Roussat sont malheureusement un ton en dessous. Ce travail est très bien fait mais il manque une énergie, un élan et une originalité qui dépassent la simple narration : la scène du banquet chez monsieur Jourdain est trop limitée au premier degré et le long ballet des nations final ne capte plus l'attention des yeux mis à rude épreuve depuis le début du spectacle.
La réalisation musicale est d'un très haut niveau. Le maître de cérémonie Vincent Dumestre sait donner l'impulsion nécessaire pour tirer le meilleur de cette musique. Les chanteurs polymorphes sont dans l'ensemble excellents mais les individualités sont peu affirmées.
Ces réserves ne doivent pas nous empêcher de saluer ce spectacle de classe et d'exception qui prouve, si besoin est, qu'il n'est pas nécessaire d'actualiser les chefs d'œuvres pour démontrer leur modernité.
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