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Dudamel et Rattle, le jeune et l’ancien jeune face à Berlioz

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Hector Berlioz (1803-1869) : Symphonie fantastique op. 14 ; La mort de Cléopâtre. Susan Graham, mezzo-soprano ; Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle. 1 CD EMI. Référence et code barre : 50 999 2 18224 0 3. Enregistré en mai et juin 2008 à Berlin. Notice de présentation en anglais, français et allemand. Texte chanté en français. Traduction : anglais et allemand. Durée : 75’59

 
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Les hasards des parutions

Les hasards des parutions confrontent simultanément deux talents de la baguette dans la même Symphonie fantastique de Berlioz. D'un côté, l'actuel directeur de la Philharmonie de Berlin, longtemps présenté, comme l'un des «jeunes» chefs les plus inventifs de la planète avant d'accéder à la magistrature suprême du monde de musique classique et de l'autre le prodige actuel des pupitres, le très jeune, .

, comme tout chef anglais qui se respecte, fréquente Berlioz depuis ses débuts. On se souvient ainsi d'un concert magistral où le musicien tirait des sortilèges d'un en lévitation pour entraîner les auditeurs dans un tourbillon de notes et vers une véritable «Marche au supplice». Curieusement, le grand chef s'égare ici dans une lecture qui peine à dépasser l'accumulation de micros évènements à la tête d'un orchestre en mode automatique. On sait la phalange berlinoise un peu fâchée avec le génie du grand compositeur français (aucune des versions gravées par Karajan pour DGG ou Baremboim chez Teldec ne s'impose sérieusement dans une discographie pléthorique). L'esprit s'ennuie souvent à l'image D'un bal et d'une Scène aux champs qui ne s'envolent jamais en dépit de quelques emportements passagers et mise en avant de lignes mélodiques secondaires. Même la Marche au supplice fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau…Fort heureusement, la Mort de Cléopâtre qui suit est mieux tenue et surtout bénéficie de la présence lumineuse de , immense chanteuse et diseuse hors pair, en terme de répertoire francophone. L'intelligence du texte rejoint l'inspiration du chef qui parvient à tisser un bel écrin, même si a tendance, encore et toujours, à sur-interpréter le moindre détail. Dans l'absolu, cette Mort de Cléopâtre mérite un intérêt, mais cette Fantastique incolore l'éclipse sérieusement.

(1803-1869) : Symphonie fantastique op. 14. , direction : . DDG Concert disponible uniquement en téléchargement. Enregistré en mars 2008 au Walt Disney Hall. Notice de présentation en anglais. Durée : 47'52

Changement de continent et d'ambiance avec un concert live de Dudamel avec son orchestre de Los Angeles. Ce qui frappe d'emblée, c'est l'assez décevant niveau de l'orchestre qui ne séduit guère avec des cordes passablement aigres, ternes et sans aucun impact. Le jeune virtuose semble tout aussi égaré face à la partition et apparaît comme incapable de faire monter la sauce dans les trois premiers mouvements qui avancent sans but précis et avec quelques facilités à l'image D'un bal bien grassouillet et peu rêveur. Les deux derniers épisodes sont mieux caractérisés, souvent faciles, mais on est loin, très loin, des cimes escaladées vigoureusement ou dramatiquement par Munch (EMI), Paray (Mercury), Martinon (EMI) et même Boulez (Sony et DGG). Le commentateur reste également dubitatif devant les choix de DGG en matière de sélection de concerts car le précédent témoignage du démiurge dans le Concerto pour orchestre de Bartók était tout aussi décevant.

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Hector Berlioz (1803-1869) : Symphonie fantastique op. 14 ; La mort de Cléopâtre. Susan Graham, mezzo-soprano ; Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle. 1 CD EMI. Référence et code barre : 50 999 2 18224 0 3. Enregistré en mai et juin 2008 à Berlin. Notice de présentation en anglais, français et allemand. Texte chanté en français. Traduction : anglais et allemand. Durée : 75’59

 
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