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Franco Corelli et Renata Tebaldi en 1973, publication nécessaire ?

Le 18 décembre 2007 par Andreas Laska

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Franco Corelli et Renata Tebaldi live in Tokyo. Musique de Luigi Denza, Vincenzo Bellini, Christoph Willibald Gluck, Giuseppe Verdi, Jules Massenet, Giacomo Puccini, Edvard Grieg, Claudio Monteverdi, Gioacchino Rossini, Ernesto de Curtis, Francesco Paolo Tosti, Gaetano Donizetti et Salvatore Cardillo. Franco Corelli, ténor ; Renata Tebaldi, soprano. NN, piano ; Tokyo Philharminc Orchestra, direction : Tadashi Mori. 1 DVD Dynamic 33542, code barre 8 007144 335427. Enregistré au NHK Hall, Tokyo, le 21 novembre 1973. NTSC, Zone 0. Notice en italien, anglais allemand et français. Durée : 89 minutes.

Dynamic

C'est indéniable : Renata Tebaldi et Franco Corelli comptent parmi les plus grands chanteurs du XXe siècle. Deux monstres sacrés du chant lyrique qui, fort heureusement, nous ont laissé de nombreux témoignages de leur art.

Fallait-il pour autant publier ce concert, enregistré à Tokyo en 1973, présenté et sous-titré en japonais, qui nous montre Tebaldi et Corelli à l'automne de leur carrière, accompagnés par un orchestre de troisième classe sous la baguette d'un chef qui ne fait que suivre les extravagances rythmiques de nos deux stars ?

Corelli, visiblement nerveux, transpose d'un demi-ton « La donna è mobile » et l'air du Cid (la fin du duo Mimi-Rodolfo est même abaissé d'un ton !). Si le timbre a gardé sa séduction, le passage des registres se fait désormais laborieux. L'aigu ne se libère qu'en deuxième partie du concert et les piani (soigneusement évités dans le haut de la tessiture) manquent souvent de corps. S'ajoute une insouciance stylistique aujourd'hui difficilement supportable : Monteverdi sonne comme Grieg et Massenet comme Puccini. Reste un certain engagement émotionnel – et l'heureuse surprise des trois chansons napolitaines interprétées en bis. Tout à coup la magie opère. Corelli se jette corps et âme en ces miniatures, couronnée chacune d'un aigu royal.

Tebaldi, quant à elle, se promène la plupart du temps dans une tessiture de mezzo pour masquer l'usure des moyens. Elle aussi a recours à des transpositions pour ne pas trop exposer un aigu métallique et strident. Côté interprétation, elle se tient à un pathos un peu quelconque de sorte que ni Manon ni Cio-Cio-San ne parviennent à nous toucher. Et lorsque, dans le duo d'amour d'Otello, elle tente ses fameux sons filés, l'intonation constamment basse nous rend tristes…

Voici donc un DVD inutile qui réussit presque à ternir l'image de deux immenses artistes.

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