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A Dijon, le Requiem allemand par Philippe Herreweghe

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Dijon. Auditorium. 14-X-2016. Johannes Brahms (1833-1897) : Vier ernste Gesänge op. 121 ; Ein deutsches Requiem d’après les saintes Ecritures pour soli, chœur et orchestre op. 45. Baryton : Krešimir Stražanac. Soprano : Ilse Eerens. Orchestre des Champs-Élysées. Collegium vocale Gent. Direction musicale : Philippe Herreweghe.

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orchetre-des-champs-elysees-1024x665Une soirée de réflexion eschatologique est une occupation que l'on ne pratique pas tous les jours. Pourtant, avec et , on ne refuse pas cette immersion philosophique. L'interprétation, profonde et sensible, du thème de la mort dans les Vier ernste Gesänge et le Requiem allemand transporte dans un monde de paix.

Le baryton croate nous plonge d'emblée dans l'univers du premier des quatre lieder dans lequel accablement et révolte alternent ; sa voix se marie admirablement à l'orchestre. Grâce à la direction de , les cordes ajoutent le velouté sombre nécessaire à la partie lente, mais aussi l'agressivité dans les parties rapides. Le second lied, « Ich wandte mich », permet au chanteur de montrer tout sa maîtrise dans les dégringolades de tierces qui parcourent toute la tessiture, et aussi de mettre le texte en valeur avec de superbes pianos. Magnifique est aussi l'interprétation de « O Tod, wie bitter bist du », toute en révolte contenue puis apaisée. « Wenn ich mit Menschen » laisse admirer encore une fois l'accord parfait qui règne entre et l', lequel ponctue le texte par des pizzicati dynamiques et des soli de cors pourtant fondus dans la masse orchestrale. Sa sensibilité et son beau timbre de baryton se confirment dans « Herr, lehre doch mich » du Deutsches Requiem.

La soprano belge domine son art dans « Ihr habt nun Traurigkeit » d'une voix claire et puissante, et le dialogue qu'elle entretient avec le chœur est plein d'émotion. L' propose une version sobre mais néanmoins pleine de profondeur de ces deux œuvres. Toujours en symbiose avec les chanteurs et avec le chœur, il est là, cependant, pour renforcer l'expression. Point d'excès, mais toujours de la finesse. La petite harmonie a une sonorité remarquable, comme dans le troisième volet du Requiem. Les cors et l'ensemble des cuivres ne sont jamais agressifs et les cordes préparent tout en nuances l'entrée du chœur en ajoutant progressivement leurs strates sur le thème de « Selig sind die Toten ».

Le semble se jouer des difficultés techniques que représente la partie chorale du Requiem allemand. Les pupitres sont individuellement typés : soprani nettes et cristallines, alti avec un joli timbre, pupitres d'hommes conséquents. Le tout en offrant un son d'ensemble étonnamment fondu. La marche « Denn alles Fleisch, es ist wie Gras », menée par une timbale ouatée, n'est jamais brutale, même si les fortissimos demandés par l'auteur ne sont pas négligés. Le phrasé est toujours soigné, les virgules présentes pour expliciter le texte. Ce chœur peut chanter la joie pastorale dans le numéro 2, mais aussi bien donner un ordre avec « Weg, Weg! » ou encore terminer par « Ewige Freude », la joie éternelle.

Crédit photographique : (c)

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Dijon. Auditorium. 14-X-2016. Johannes Brahms (1833-1897) : Vier ernste Gesänge op. 121 ; Ein deutsches Requiem d’après les saintes Ecritures pour soli, chœur et orchestre op. 45. Baryton : Krešimir Stražanac. Soprano : Ilse Eerens. Orchestre des Champs-Élysées. Collegium vocale Gent. Direction musicale : Philippe Herreweghe.

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