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Premier concert de Cristian Măcelaru en tant que directeur musical de l’ONF

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Paris. Auditorium de Radio France. 24-IX-2020. Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après-midi d’un faune, en mi majeur. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Concerto pour piano et orchestre n° 2 en do mineur op. 18. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Symphonie n° 2 en la mineur op. 55. Benjamin Grosvenor, piano. Orchestre national de France, direction : Cristian Măcelaru

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Avec un an d'avance sur le plan initial, donne son concert inaugural en tant que directeur musical, et présente le type de programmes qu'il développera à l'avenir avec l'.

Cristian Macelaru concert inaugural ONF
Avec le départ avancé d'Emmanuel Krivine, prend avec un an d'avance la direction d'un déjà revivifié sous ses mains, lors d'un premier concert où le chef propose dans son programme les orientations de son nouveau mandat. À un célèbre concerto de Rachmaninov, sous les doigts agiles de , se joignent alors l'une des pièces les plus jouées du répertoire français, le Prélude de Debussy, et une grande œuvre française plus rare, la Symphonie n° 2 de Saint-Saëns.

Emmanuel Krivine n'aura donc fait que trois saisons à peine, émaillées de concerts allant du très médiocre au très correct, où l'on s'inquiétait au fur et à mesure d'entendre un orchestre de moins en moins préparé et de moins en moins net. Il n'y aura eu aucune polémique à l'annonce de son départ, puisque les journalistes qui défendaient à grands cris un chef français pour l'ONF n'allaient jamais voir ses programmes, souvent surtout constitués de grands classiques internationaux du répertoire. Il n'y aura pas eu de polémique non plus lorsque le nom de fut proposé pour le remplacer, puisqu'en France, le chef roumain faisait encore figure d'inconnu. On peut alors ici louer la décision de l'orchestre et de la direction de Radio France, qui se montre, comme van Zweden à New-York ou Mäkelä à l'Orchestre de Paris, bien plus un choix musical que marketing.

Grosvenor Macelaru ONFC'est donc avec le Prélude à l'après-midi d'un faune de , et devant un orchestre masqué pour tous ses instrumentistes sauf les vents, qu'entre un chef lui aussi masqué, pour lancer, avec une impressionnante économie de moyens, les sonorités transparente d'un groupe concentré. Pas de typicité particulière dans cette interprétation, qui glisse avec simplicité et lyrisme, et met en avant tant les cordes emmenées par que les bois, conduits par la flûte solo du vétéran . L'espacement de l'orchestre pour raison sanitaire sur la scène de l'auditorium limite plus les grands élans du Concerto pour piano n° 2 de , dans une salle où l'on entendait la semaine passée le n° 3, avec l'autre orchestre et l'autre directeur musical de Radio France. C'est aujourd'hui qui se tient au piano, le toucher très agile, assez luisant, peut-être parfois trop, à l'image d'un Adagio sostenuto peu emmené dans ses penchants mélancoliques. Le pianiste britannique offre en bis la belle Danza de la moza donosa de Ginastera, elle aussi livrée dans un son clair bien qu'un peu distant.

Puis le piano quitte la scène, et Măcelaru revient pour la dernière œuvre d'un programme maintenu dans sa forme classique ouverture-concerto-symphonie, malgré l'absence d'entracte, pour s'atteler à la trop rare Symphonie n° 2 en la mineur, opus 55, de . L'œuvre de 1859 n'est pas celle d'un compositeur qu'on imagine trop souvent comme le vieux réactionnaire octogénaire dans le public du Sacre en 1913, mais bien celle d'un jeune compositeur très précoce de vingt-quatre ans, marqué comme toute la musique de son époque par l'ombre tutélaire de Beethoven. L'Adagio marcato ouvre de la même façon que l'Ouverture Tragique de Brahms, par de massifs coups d'archets introductifs, bien appuyés dans leurs pans germaniques par le chef. Puis l'on remarque la qualité des cuivres, tout comme les bois lumineux, notamment la clarinette de , et celle solo déjà superbe du jeune . L'Adagio trouve dans son traitement distinct des cordes un intéressant développement, là où l'on cherche plus à comprendre pourquoi Măcelaru prend un tempo si lent et vise tant à tendre vers Schumann au Scherzo, pourtant bien indiqué Presto.

Le finale, Prestissimo, reconquiert une belle dynamique et met en avant la collaboration prometteuse entre chef et orchestre, avant un bis inattendu, une langoureuse Rêverie de Debussy, dans une transcription orchestrale un peu trop gentille pour être de la main du génie lui-même.

Crédits photographiques : © Christophe Abramowitz / Radio France & DR

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Paris. Auditorium de Radio France. 24-IX-2020. Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après-midi d’un faune, en mi majeur. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Concerto pour piano et orchestre n° 2 en do mineur op. 18. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Symphonie n° 2 en la mineur op. 55. Benjamin Grosvenor, piano. Orchestre national de France, direction : Cristian Măcelaru

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