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Lettres Intimes au Studio de la Philharmonie pour la Saint-Valentin

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Paris. Philharmonie, Studio. 14-II-2023. Peter Eötvös (1944*) : Korrespondenz, scènes pour quatuor à cordes. Kaija Saariaho (1952*) : Sept Papillons, pour violoncelle. Leoš Janáček (1854-1928) : Quatuor à cordes n°2 « Lettres intimes ». Musiciennes de l’Orchestre de Paris : Anne-Sophie Le Rol, Saori Izumi, violon. Solistes de l’Ensemble Intercontemporain : John Stulz, alto ; Éric-Maria Couturier, violoncelle.

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Au Studio de la Philharmonie le soir de la Saint-Valentin, deux musiciennes de l’Orchestre de Paris s’associent à deux musiciens de l’Ensemble Intercontemporain dans un programme de Lettres Intimes, achevé par le quatuor éponyme de Janáček.


Profitant de l’occasion romantique, quatre musiciens et musiciennes de deux formations parisiennes s’accordent pour un concert d’une heure environ, ouvert et refermé en quatuor, tandis qu’au milieu s’envolent du violoncelle seul les Sept Papillons de Kaija Saariaho. Korrespondenz de Peter Eötvös ouvre la soirée, tentative de mise en musique d’échanges entre Wolfgang et Leopold Mozart, dans laquelle les instruments s’essayent à reproduire le rythme et le style du langage parlé. Géré de l’alto par John Schulz, tout à gauche à la place normalement occupée par le premier violon, l’ouvrage évolue en trois scènes à mesure des émotions des deux protagonistes, jusqu’à celle conclusive où Mozart annonce la mort prochaine de sa mère.

Placé au centre, Éric-Maria Couturier rentre ensuite seul pour porter Sept Papillons de Kaija Saariaho, créée en 2000 à Helsinki peu après l’opéra L’Amour de Loin. En sept parties comme son titre l’indique, l’œuvre d’à peine dix minutes joue sur la fragilité et la célérité de l’insecte, décrites par de nombreux tremolos, joués d’une main de maître par le violoncelliste de l’Ensemble Intercontemporain. Introduite dolce, leggiero, libero, la partition évolue d’abord calmement, avant de passer par plus de stridence puis de s’éteindre par un Papillon 7 molto espressivo, energico.

En fin de programme, le dernier chef-d’œuvre de Leoš Janáček fait revenir tous les musiciens, cette fois avec la première violon Anne-Sophie Le Rol à la place attendue, à côté de la seconde violon Saori Izumi – elle aussi de l’Orchestre de Paris -, puis des deux musiciens de l’EIC précités. Génial de la première à la dernière note, cet ouvrage à présent célèbre montre forcément les limites de la formation éphémère en présence. Car si la première correspondance hongroise de la soirée faisait office de rareté, les « Lettres Intimes » du « jeune » amoureux tchèque de 74 ans envers une femme de 38 ans sa cadette connaît aujourd’hui beaucoup de grandes interprétations.

Alors, on retrouve d’abord à l’Andante le style contemporain qu’on pouvait entendre par exemple dans ce Quatuor n°2 de Janáček sous les archets des Diotima, avec ici un alto faisant encore plus penser à la modernité d’un Garth Knox, un temps membre du Quatuor Arditti. Par ce style, les émotions peinent alors à se développer, trop resserrées ou jamais totalement transportées, notamment à l’Adagio. Plus mature, l’archet de Couturier réussit de belles ruptures au violoncelle, certes sans être très romantique au Moderato, mais d’une superbe dynamique dans ses contrechants à l’Allegro. Précédé d’un court bis tiré d’une pièce moderne de Saariaho, le résultat est techniquement de qualité, sans pour autant parvenir à celui des grandes formations de quatuors actuelles.

Crédits Photographiques : © EIC

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Paris. Philharmonie, Studio. 14-II-2023. Peter Eötvös (1944*) : Korrespondenz, scènes pour quatuor à cordes. Kaija Saariaho (1952*) : Sept Papillons, pour violoncelle. Leoš Janáček (1854-1928) : Quatuor à cordes n°2 « Lettres intimes ». Musiciennes de l’Orchestre de Paris : Anne-Sophie Le Rol, Saori Izumi, violon. Solistes de l’Ensemble Intercontemporain : John Stulz, alto ; Éric-Maria Couturier, violoncelle.

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