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Lahav Shani conjugue Bruckner au plus que parfait

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Anton Bruckner (1824-896) : Symphonie n° 7 en mi majeur. Orchestre Philharmonique de Rotterdam, direction : Lahav Shani. 1 CD Warner Classics. Enregistré du 13 au 19 juin 2022 à Rotterdam. Notice de présentation en anglais, français, allemand. Durée : 63:06

 

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Pour ce troisième opus discographique avec son orchestre de Rotterdam consacré à la Symphonie n° 7 d', réussit un coup de maitre en se hissant pour ses premiers pas brucknériens au sommet d'une discographie pourtant pléthorique.

Ce qui frappe à l'écoute de cette superbe lecture, ce sont la sérénité, l'harmonie quasi apollinienne, la clarté de la texture et le soin rigoureux attachés à la construction qui s'en dégagent, autant que le respect scrupuleux de la « manière brucknérienne » avec laquelle Shani bâtit son interprétation, aidé en cela par l'admirable et toute acquise complicité de la phalange batave.

L'Allegro moderato initial se développe dans une atmosphère de solennité majestueuse et fervente, sans une once de grandiloquence, à laquelle s'associe des épisodes d'un lyrisme poignant sans pathos excessif, sur une dynamique tendue et un tempo assez rapide qui n'altèrent en rien la mise au jour des détails de l'orchestration (contrechants) ni le sens profond de la construction qui s'élève au fur et à mesure de crescendos parfaitement amenés et magistralement contenus sans surcharge cuivrée. Shani respecte avec une rare maitrise la « manière brucknérienne », verticale, en favorisant les contrastes marqués, voire abrupts, plutôt que le lissage par des nuances dynamiques modératrices, de façon à renforcer l'aspect monumental, mais sans lourdeur, de la musique dont la coda fortement imprégnée d'accents wagnériens (cuivres) est un frappant exemple.

Musique de deuil, toute entière habitée de la déploration faisant suite à la mort de Wagner, l'Adagio impressionne par sa profondeur d'intonation, solennelle, sorte de noble élégie clamée par la sonorité voilée des tubas wagnériens, mêlée à la ferveur lyrique et consolatrice des cordes citant un fragment du Te Deum.

Dans un tout autre registre, essentiellement rythmique, rustique, haletant et précipité, d'une furieuse vitalité, mais toujours d'une exemplaire clarté, annoncé par la trompette à l'instar du coq, le Scherzo impeccablement mise en place confirme la cohésion, l'impact sonore éclatant et les belles performances solistiques (cordes et vents) de l'orchestre de Rotterdam (dans le trio notamment).

Le Finale, tendu comme un arc entre ciel et terre, mêle avec un rare bonheur une énergie bien terrestre et une élévation fervente pour achever cette remarquable interprétation qui trouvera facilement sa place aux côtés des « incunables » gravures de Jochum ou Wand, sans oublier les grands ainés, Haitink, Harnoncourt ou encore Thielemann.

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Anton Bruckner (1824-896) : Symphonie n° 7 en mi majeur. Orchestre Philharmonique de Rotterdam, direction : Lahav Shani. 1 CD Warner Classics. Enregistré du 13 au 19 juin 2022 à Rotterdam. Notice de présentation en anglais, français, allemand. Durée : 63:06

 
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