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Sunwook Kim, Clara-Jumi Kang et Edgar Moreau réunis dans les trios de Schubert au TCE

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Paris. Théâtre des Champs-Elysées. 31-I-2024. Franz Schubert (1797-1828) : Trio pour piano et cordes n° 1, op. 99, en si bémol majeur ; Trio pour piano et cordes n° 2, Op. 100, en mi bémol majeur. Sunwook Kim, piano. Clara-Jumi Kang, violon. Edgar Moreau, violoncelle.

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Solistes internationaux réputés, mais également chambristes aguerris, au piano, au violon et au violoncelle unissent leurs forces pour délivrer une éloquente interprétation des deux Trios pour piano et cordes de .

Contemporains mais différents par leur climat respectif, les deux trios pour piano et cordes de , véritable chant du cygne du compositeur, furent composés en 1827-1828 juste avant sa mort, probablement à la suite l'un de l'autre. Typiquement schubertiens par leur mélange de joie et de tristesse, ils diffèrent par leur atmosphère, plus lyrique pour l'opus 99, plus sombre pour l'opus 100.

Si le Trio n° 1 opus 99 souffre d'un petit temps de chauffe dans le premier mouvement, on est rapidement séduit par l'équilibre et la clarté de la polyphonie, tout comme par ce mélange d'engagement, de lyrisme passionné et de nostalgie prégnante qui se succèdent avec contraste tout au long du phrasé, un rien rigide, de l'Allegro moderato initial. D'un lyrisme éperdu énoncé par la magnifique cantilène du violoncelle, l'Andante presque statique fait la part belle à une sorte de rêverie contemplative soutenue par un piano discret et un violon diaphane. Le Scherzo malicieux et bondissant encadre un trio plus nostalgique avant que le Finale jubilatoire et résolu ne conclue de belle manière cette lecture un peu formelle manquant toutefois d'un petit supplément d'âme.

Bien différent et mieux négocié, le Trio n° 2 opus 100 impressionne autant par les performances solistiques (l'à propos et la virtuosité du piano, le lyrisme mélancolique et le legato du violoncelle, la délicatesse du violon) que par l'émotion dégagée dans l'entrelacement des lignes de la polyphonie, exaltée encore par la complicité et l'écoute respective des intervenants. Complexe, hésitant entre révolte et plainte déchirante, empreint de gravité et de douleur, l'Allegro initial séduit par sa richesse en nuances avant que l'Andante con moto, dramatique et tendu, habité d'une désespérance oppressante, ne voit s'élever son célèbre thème, hypnotique et élégiaque, chanté par le violoncelle et le piano. Le Scherzo plus allant, bien qu'ambigu, apporte un court et robuste moment de détente sans pouvoir se départir, par instants, d'une attente teintée d'inquiétude et de résignation. Le Finale, dans une véritable course à l'abîme, aux parfums de fête forcée, achève cette belle interprétation sur la résurgence du lugubre thème de l'Andante, comme une menace…

Crédit Photographique : © ResMusica

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Paris. Théâtre des Champs-Elysées. 31-I-2024. Franz Schubert (1797-1828) : Trio pour piano et cordes n° 1, op. 99, en si bémol majeur ; Trio pour piano et cordes n° 2, Op. 100, en mi bémol majeur. Sunwook Kim, piano. Clara-Jumi Kang, violon. Edgar Moreau, violoncelle.

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