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Le Quatuor van Kuijk à Metz, entre Allemagne et France

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Metz. Arsenal. 13-II-2024. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Quatuor à cordes op. 131 ; Gabriel Fauré : mélodies (transcription pour quatuor à cordes) ; Baptiste Trotignon (né en 1974) : Ces Messieurs ; Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Quatuor à cordes n°6 op. 80. Quatuor van Kuijk.

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Un étrange programme binational, où les œuvres de la partie française manquent un peu de poids, souligne les qualités de l'ensemble.

Dans l'exemplaire saison de quatuors de l'Arsenal de Metz, c'est au tour du de se présenter au public : les musiciens ont choisi un long programme étrangement assorti, classiques germaniques d'une part, Belle époque française de l'autre. La part française, prélude à un disque à paraître, est placée au centre du concert : avant l'entracte, quatre transcriptions de mélodies de Fauré ; après l'entracte, la création française de Ces Messieurs de , commandée par le quatuor. Les transcriptions sont un joli moment de musique, mais elles tirent les œuvres originales vers un sentimentalisme que la plénitude sonore atteinte par les musiciens ne fait que renforcer. Quant à la pièce de Trotignon, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le sens de la démarche : chaque mouvement a pour titre un prénom, dans l'ordre Francis, Gabriel, Maurice, Erik et Claude – le lecteur complétera facilement par les patronymes de chacun. C'est très agréable à écouter, mais aussi très facile, et à quoi bon écrire en 2024 de la fausse musique Belle époque, comme si rien ne s'était passé dans l'histoire de la musique en un bon siècle ?

Le concert avait commencé par le Quatuor op.131 de Beethoven, dont les musiciens font d'habitude le couronnement de leurs programmes. Dès la fugue initiale, on admire l'homogénéité, la sombre concentration des musiciens qui n'empêche pas une forme d'expressivité chantante, et cela donne le ton de toute la suite. Mais ce qui convient au premier mouvement paraît un peu réducteur par moments : on aimerait parfois un premier violon un peu plus libre, assumant la primauté qu'il conserve encore dans cette œuvre et soulignant la force d'invention de Beethoven, pas seulement la hauteur de ses idées musicales. La beauté sonore de l'ensemble et le charme mélodique qu'il va chercher à tous les instants de la partition permettent tout de même de s'assurer l'attention continue de l'auditeur malgré ce manque relatif de fantaisie.

Le concert se finit avec le dernier quatuor de Mendelssohn, où l'unité de ton du s'avère plus constamment adaptée : la belle couleur sombre du quatuor s'accompagne d'un investissement expressif et d'une vivacité qui, dans les deux premiers mouvements, fait voir une belle énergie qui ne tourne jamais à la brutalité. Dans le mouvement lent, la richesse de la matière sonore joue contre l'émotion, qu'une approche plus intime susciterait beaucoup mieux, a fortiori en soulignant moins l'unité que les différentes étapes du mouvement. Le finale, qui revient à la vivacité du début de la pièce, présente une couleur un peu plus claire, mais garde une approche très dramatique, peut-être un peu trop, tout en confirmant la richesse de couleurs qui distingue les Van Kuijk.

Crédits photographiques : Sylvain Gripoix

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Metz. Arsenal. 13-II-2024. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Quatuor à cordes op. 131 ; Gabriel Fauré : mélodies (transcription pour quatuor à cordes) ; Baptiste Trotignon (né en 1974) : Ces Messieurs ; Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Quatuor à cordes n°6 op. 80. Quatuor van Kuijk.

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