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Hommage à Rudolf Barshai

Le 11 novembre 2009 par Pierre-Jean Tribot

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Johann Sebastian Bach (1685–1750) : L’Art de la Fugue, BWV 1080 (orch. Rudolf Barchaï) ; Christoph Willibald von Gluck (1714-1787) : Allegretto (Pizzicato) de Don Giovann ; Jean–Philippe Rameau (1683–1764) : Concerto n° 6 en sol mineur de Pièces de clavecin en concerts : La Poule – Menuets – L’Enharmonique – L’Égyptienne ; Gavotte en la majeur ; Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Menuet et Arioso ; Marin Marais (1656-1728) : 3 Pièces de viole, La Provençale – La Musette – La Basque ; Henry Purcell (1659–1695) : Fantaisies pour violes n° 8 et 12 ; Joseph Haydn (1732–1809) : Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur : Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur ; Symphonie n° 100 en sol majeur « Militaire » ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Symphonie n° 29 en la majeur, K 201, Divertissements, N° 17 en ré majeur, K 334 – Ré majeur, K 136 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : concerto pour piano et orchestre n° 2 en si bémol majeur, op. 19 ; Symphonie n° 8 en fa majeur, op. 93 ; Claude Debussy (1862–1918) : The Little Shepherd de Children’s Corner ; Francis Poulenc (1899–1963) : Valse de Album des Six ; Paul Hindemith (1895-1963) : Ein Jäger aus Kurpfalz, op. 45 n° 3 ; Bohuslav Martinů (1890-1959) : Divertissement ; Béla Bartók (1881-1945) : Divertissement pour orchestre à cordes, Sz 113 ; Pour les enfants (transcription pour orchestre Leo Weiner) ; Andante grazioso (Vol. 1 n° 7) – Vivace (Vol. 1 n° 12) – Moderato sostenuto (Vol. 1 n° 3) – Allegro robusto (Vol. 1 n° 21) – Allegretto (Vol. 2 n° 34) – Vivace risoluto (Vol. 3 n° 29) – Poco allegro (Vol. 1 n° 20) – Allegro giocoso (Vol. 2 n° 27) – Andante sostenuto (Vol. 2 n° 31) – Risoluto (Vol. 2 n° 36) ; Benjamin Britten (1913-1976) ; Simple Symphony, op. 4 ; Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n° 14, op. 135 ; Symphonie de chambre, op. 118a (arr. Rudolf Barchaï) ; Prélude et Fugue n° 20 en ut mineur, op. 87 ; Prélude en fa dièse mineur, op. 87 n° 8 ; Mieczysław Weinberg (1919–1996) : Sinfonietta n° 2 en la mineur, op. 74 pour orchestre à cordes et timbales ; Jaan Rääts (né en 1932) : Concerto pour cordes, op. 16 ; Boris Tchaïkovski (1925-1996) : symphonie de chambre ; Serge Prokofiev (1891-1953) : Visions fugitives, op. 22 (orch. Barchaï) ; Conte, op. 65 n° 3 ; Mikhaïl Meerovitch (1920-1993) : Sérénade pour orchestre à cordes ; Karen Khatchaturian (né en 1920) : Aria de la Sonate pour violoncelle ; Alexandre Lokchine (1920-1987) : Symphonie n° 7 pour contralto et orchestre ; Revol Bounine (1924-1976) : Symphonie n° 5, op. 45, Concerto pour orchestre de chambre en sol mineur, op. 33 ; Igor Stravinski (1882-1971) : Concerto pour orchestre à cordes en ré majeur : Concerto pour orchestre de chambre « Dumbarton Oaks » en mi bémol majeur. Timofei Dokshitzer, trompette ; Arthur Moreira Lima et John Lill, piano ; Galina Vishnevskaya, soprano ; Mark Reshetin, basse, Nina Grigorieva, contralto. Orchestre de chambre de Moscou et Orchestre Philharmonique de Moscou, direction : Rudolf Barchaï. 1 coffret de 10 CD Brilliant classics. Référence : 9010. Code barre : 5 029365 901024. Enregistré entre 1956 et 1974. Notice de présentation en : anglais et allemand. Durée : 10h32

Brilliant Classics

La collection Historical Russian Archives du label Brilliant s'attarde aujourd'hui sur la personnalité de Rudolf Barshai. Moins médiatique que d'autres artistes soviétiques, Rudolf Barshai n'en reste pas moins un pilier de l'histoire de la musique au XXe siècle et un chef d'orchestre exceptionnel auteur d'une intégrale magistrale des symphonies de Chostakovitch (Brilliant également).

Né en 1924 à Krasnodar, au sud de la Russie, Rudolf Barshai entre au conservatoire de Moscou en 1940. Il étudie le violon et l'alto avec des maîtres comme Lev Zeitlin ou Vadim Boriskovsk du mythique quatuor Beethoven. En 1945, il est membre fondateur du futur quatuor Borodine tout en se produisant avec les stars de l'archer et du clavier d'URSS : Julian Stikovetsky, Sviatoslav Richter ou Leonid Kogan…Barshai poursuit des études de direction d'orchestre auprès d'Illya Mushin à Leningrad et de composition avec Chostakovitch qui devient son ami. En 1955, il fonde l'orchestre de chambre de Moscou qui couvre, avec succès, le répertoire du baroque au contemporain. La vie de l'orchestre est marquée par des tournées et des créations dont celle de la symphonie n°14 de Chostakovitch le 6 octobre 1969 (bande radio reprise dans le coffret). En 1977, Barshai passe le rideau de fer et émigre en Israël. Il dirige alors l'orchestre de chambre d'Israël et l'orchestre de Bournemouth. Différents enregistrements réalisés pour EMI obtiennent des prix internationaux dont des concertos pour piano de Tchaïkovski, captés à Bournemouth, avec Peter Donohœ. Installé en Suisse, Barshai poursuit une carrière de chef invité. On lui doit des orchestrations d'œuvres de Chostakovitch, de Prokofiev ainsi qu'une édition de lasymphonie n°10 de Mahler.

Enregistrés à Moscou, ces témoignages de concerts apportent un regard intéressant sur l'art d'un musicien mais surtout sur le «son» des instrumentistes soviétiques de l'époque. Au sommet de cette boite, il faut placer la captation de la création de la création de la symphonie n°14 de Chostakovitch. Certes certaines versions récentes présentent un fini instrumental et vocal plus luxueux (Jansons, Kitaenko), mais la tension dégagée par ce concert est insurpassable : les phrasés fusent avec une urgence historique et les chanteurs semblent engagés comme si leur vie en dépendait. Le reste de la musique soviétique proposée n'atteint pas le même degré émotionnel et n'évite pas de nombreux poncifs ! On peut ainsi passer les œuvres, assez laborieuses, de : Meerovich, Loksin, Bunin ou Rääts. On retrouve également le Barshai orchestrateur dans différents pièces de Chostakovitch, Prokofiev et Bach. L'artiste a la main plus heureuse avec ses compatriotes qu'avec le Cantor de Leipzig. Les classiques : Mozart, Haydn et Beethoven sont cernées avec énergie et précision. Si Bee thoven et Haydn sont parfois un peu trop massifs, Mozart reste un modèle de style. Les tempi sont nerveux et le chef anime le discours avec fluidité, vivacité et naturel. C'est justement dans Mozart que l'on entend tous les détails du style musical russe des instruments à cordes avec un son incisif et une grande virtuosité technique dans les articulations ; le tout avec une grande palette de nuances !

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