Dernier concert de directeur musical pour Michael Schønwandt à Montpellier

Le 23 juillet 2023 par Vincent Guillemin

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Montpellier. Festival Radio France Occitanie Montpellier. Opéra Berlioz ; Le Corum. 21-VII-2023. Christian Frederik Emil Horneman (1840-1906) : Aladdin, ouverture de concert. Hector Berlioz (1803-1869) : Les Nuits d’été, pour mezzo-soprano et orchestre, sur des poèmes de Théophile Gautier. Karine Deshayes, mezo-soprano. Arnold Schönberg (1874-1951) : Pelléas et Mélisande, poème symphonique, op. 5. Orchestre National de Montpellier Occitanie, direction musicale : Michael Schønwandt

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Sans être annoncée particulière, la soirée du Festival Radio France Montpellier était pourtant le dernier concert de Michael Schønwandt en tant que directeur musical de l'Orchestre National de Montpellier Occitanie. Karine Deshayes ressort du programme par son raffinement dans Les Nuits d'été de Berlioz.

Michael Schønwandt a donc été directeur musical pendant huit ans à Montpellier d'une formation qui prend le risque de ne renouveler personne au poste pour le moment. En attendant, le chef danois restera chef invité régulier.

Avant de recevoir une médaille de citoyen d'honneur de la ville de la part du maire en fin de concert, le chef ouvre son dernier programme de directeur avec un compatriote, le compositeur danois Christian Frederik Emil Horneman, contemporain de Nielsen et Grieg.

Adepte de la musique de scène, Horneman s'intéresse en 1866 à Aladdin, thème repris par Nielsen un demi-siècle plus tard. De l'ouverture présentée ce soir, le compositeur tirera par la suite un opéra, mais pour ce concert du Festival Radio France Occitanie Montpellier, nous n'entendrons que les dix premières minutes, d'un style qui n'est pas sans rappeler Mendelssohn par ses sautes d'humeurs et ses brusques changements pianissimo-fortissimo. L'orchestre s'y montre à son aise pour emmener la page par des cordes et des bois chaleureux.

Renforcée, la formation accompagne en douceur Karine Deshayes, d'une grande finesse pour aborder Les Nuits d'été de Berlioz, dont elle développe avec subtilité le texte des poèmes de Théophile Gautier. Très claire sur Villanelle, duquel se comprend chaque mot et ressort chaque intonation, elle porte un peu moins précisément Le Spectre de la rose pour mieux décupler Sur les lagunes et toucher vraiment dans l'Absence. Au Cimetière et L'île inconnue, bien accompagnés par le chef et un orchestre discrètement en retrait par rapport à la chanteuse, dont la projection ne cherche pas particulièrement le volume dans le grand Opéra Berlioz du Corum, achèvent un ouvrage pour lequel on aurait aimé une suite, tant la mezzo-soprano française y développe un parfum de volupté.

Après l'entracte, le retour en salle devant un Orchestre National de Montpellier au grand complet, permet à Michael Schønwandt de diriger tous ses musiciens pour la dernière fois en tant que directeur musical. Avec le poème symphonique Pelléas et Mélisande d'Arnold Schönberg, d'après la pièce de Maeterlinck, le chef entre dans la masse par un son jamais pesant bien qu'assez magmatique, qui cherche plus à unir le tout dans une même matière qu'à en faire ressortir les grands thèmes et les contrastes. On capte bien évidemment parfois un leitmotiv ou une réminiscence, de même que l'on profite de certaines parties portées par les cors ou des beaux soli du hautbois ou du violoncelle, mais le discours reste concentré sur un flux continu et un mouvement global, sans doute plus adapté à la pièce homonyme de Sibelius qu'à celle du Viennois.

Il n'en reste pas moins que ce programme montre l'importance d'un directeur et la réussite de la relation forgée après presque une décennie entre celui en présence et la formation occitane. Souhaitons le meilleur au deux pour la suite.