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À Genève, triomphant Sacre du Printemps

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Genève. Bâtiment des Forces motrices. 7-IX-2025. Philips 836 887 DSY. Chorégraphie : Pina Bausch. Musique : Pierre Henry (1927-2017).
Homage to the Ancestors. Chorégraphie et danse : Germaine Acogny. Musiques : Fabrice Bouillon-LaForest (1969).
Le Sacre du Printemps. Chorégraphie : Pina Bausch. Musique : Igor Stravinsky (1882-1971). Scénographie et costumes : Rolf Borzik. Avec : Kouassi Rodolphe Allui, Dovi Afi Anique Aylboe, Ugwarlojo Gloria Blachi, Khadija Cisse, Sonia Constable, Inas Dasyla, Astou Diop, Loue Serge Arthur Dodo, Joannie Diane Christie Dossou, Pierre Marie Yoro Fallet, Adjo Delali Foli, Alexandre Garcia, Aoufice Junior Kipre, Manuela Hermine Kouassi, Bazoumana Kouyate, Profit Lucky, Vasco Pedro Mirine, Stephanie Ndaya Mwamba, Sidnoma Florent Nikiema, Shelly Tetely Ohene-Nyako, Brian Otieno Oloo, Harivola Rakotondrasoa, Oliva Randrianasolo, Ton Jules Samie, Pacome Seka, Amy Collé Seck, Carmelita Xourane G Siwa, Amadou Lamine Sow, Kadidja Tiemanta. Orchestre des Pays de Savoie. Orchestre de Chambre de Genève. Direction musicale : Raphaël Merlin

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Poursuivant son intéressante saison, l' présente un enflammé Sacre du Printemps servi par l'inoubliable prestation des danseurs de l'École des Sables, dirigée par .

Brusquement, le noir le plus complet. Une dernière image reste gravée dans l'esprit : la jeune fille s'est effondrée à plat ventre au dernier son de l'orchestre. Comme pris de stupeur, le silence impose sa loi. Soudain, comme un seul homme, le public se lève et applaudit à tout rompre. Des bravos et des applaudissements d'une rare intensité. La scène sort lentement de la pénombre éclairant toute la troupe de l'École des Sables venant recueillir les applaudissements mérités du public. À juste titre car ce à quoi il nous a été permis d'assister dépasse de loin l'enthousiasme que peuvent susciter bien des performances dansées. Rappelons qu'avec Le Sacre du Printemps, imaginait « le spectacle d'un grand rite sacral païen : les vieux sages assis en cercle et observant la danse à la mort d'une jeune fille qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps. »

La géniale et respectueuse interprétation chorégraphique de n'a pas pris une ride depuis sa création, voici 50 ans ! Et la transcription qu'en fait la troupe de l'École des Sables est bouleversante de vérité humaine et de respect profond de l'œuvre de la chorégraphe allemande. On reste ébahi devant l'engagement de chaque instant dont font preuve ces danseurs. Nos lignes avaient déjà rendu compte de ce spectacle lors de son passage à Paris en novembre 2022. Outre l'émotion qu'elle avait ressentie à ce sang nouveau s'introduisant avec bonheur dans l'univers de , notre journaliste y faisait part de quelques imprécisions du geste qu'elle attribuait à la jeunesse des danseurs. Hier soir, à Genève, c'était la 121e et dernière représentation de la tournée mondiale de ce ballet. Peut-être que l'idée de cet adieu, du relâchement inhérent à la reprise jour après jour d'un spectacle ne souffrant pas l'à-peu-près, de l'ultime effort à s'imposer pour le souvenir qu'on va laisser derrière soi, ont contribué à ce que chacun des acteurs de ce spectacle offre un regain d'énergie et d'implication artistique. Pour notre part, nous avons été plus que jamais émus par cette extraordinaire prestation. peut être fière du legs qu'elle a laissé à la danse, de même qu'elle peut être fière de la manière dont son héritage est porté par cette troupe, par la rigueur avec laquelle les ensembles sont réglés, puis avec quelle précision les groupes se disloquent pour se reformer bientôt. Quand, après une démentielle danse sacrificielle, la jeune fille s'écroule sur le plateau de terre fraîche, l'émotion est à son comble. Le spectateur se sent alors partagé entre le désir de voir encore et encore la danse se prolonger et celui d'en finir avec cette douleur mortelle qui se joue sur scène.

Il n'est pas vain de donner un grand coup de chapeau à l' et à l', réunis pour l'occasion, qui, sous la baguette énergique de , soutiennent avec force et conviction une œuvre exigeante face à une compagnie dont la plasticité technique s'est accordée à un ensemble orchestral unique et nouveau.

Plus tôt dans la soirée, , l'une des danseuses diplômées du prestigieux Tanztheater de Wuppertal, au ras du sol, étend ses bras immenses et ses jambes infinies dans un lent et superbe écoulement de son corps sur une musique du compositeur (Philips 836 887 DSY) que Pina Bausch avait chorégraphié et dansé en 1971. Six petites minutes d'une beauté indicible de mouvements. Avant que , 84 ans, entre autre créatrice de l'École des Sables, danse une longue et sensible chorégraphie au titre évocateur de Homage to the Ancestors. Dans ce ballet aux accents rituels, la performance de la danseuse impose le respect.

Crédit photographique : Maarten Vanden Abeele © Pina Bausch Foundation

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Genève. Bâtiment des Forces motrices. 7-IX-2025. Philips 836 887 DSY. Chorégraphie : Pina Bausch. Musique : Pierre Henry (1927-2017).
Homage to the Ancestors. Chorégraphie et danse : Germaine Acogny. Musiques : Fabrice Bouillon-LaForest (1969).
Le Sacre du Printemps. Chorégraphie : Pina Bausch. Musique : Igor Stravinsky (1882-1971). Scénographie et costumes : Rolf Borzik. Avec : Kouassi Rodolphe Allui, Dovi Afi Anique Aylboe, Ugwarlojo Gloria Blachi, Khadija Cisse, Sonia Constable, Inas Dasyla, Astou Diop, Loue Serge Arthur Dodo, Joannie Diane Christie Dossou, Pierre Marie Yoro Fallet, Adjo Delali Foli, Alexandre Garcia, Aoufice Junior Kipre, Manuela Hermine Kouassi, Bazoumana Kouyate, Profit Lucky, Vasco Pedro Mirine, Stephanie Ndaya Mwamba, Sidnoma Florent Nikiema, Shelly Tetely Ohene-Nyako, Brian Otieno Oloo, Harivola Rakotondrasoa, Oliva Randrianasolo, Ton Jules Samie, Pacome Seka, Amy Collé Seck, Carmelita Xourane G Siwa, Amadou Lamine Sow, Kadidja Tiemanta. Orchestre des Pays de Savoie. Orchestre de Chambre de Genève. Direction musicale : Raphaël Merlin

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