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Coffret des 30 ans du label Praga, la belle playlist de Pierre-Émile Barbier

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« Praga Digital 30 years »
– Quatuor Pražák : Janáček (Quatuors n° 1 et n° 2) ; Dvořák (Quatuors n° 12 et n° 14) ; Schulhoff (Cinq pièces pour quatuor à cordes) ; Chostakovitch (Quatuor n° 8, Quintette) ; Schoenberg (Verklärte Nacht, Quatuor n° 4) ; Schubert (Quartuor n° 13 ‘Rosamunde’ et n° 14 ‘La jeune fille et la mort’) ; Beethoven (Quatuor op. 130, ’Grosse Fuge’ op.133) ; Mozart (Quintette avec clarinette K 581, Kegelstatt-Trio K 498) ; Weber (Quintette pour clarinette op. 34 avec Pascal Moragues) ; Haydn (Quatuors op. 76 n° 4, op. 76 n° 5 et op. 76 n° 6)
– Quatuor Kocian : Schulhoff (Duo et Sextuor) ; Smetana (Quatuor n° 1) ; Sibelius (Quatuor ‘Voces Intimae’) ; Martinů (Quintettes avec piano H 229 et H 298, Quatuor avec piano H 287) ; Brahms (Quatuor n° 2 et Quintette pour clarinette op.115)
– Trio Guarneri de Prague : Smetana (Trio avec piano) ; Suk (Trio op. 2, Elegy op. 23) ; Fišer (Trio avec piano)
– Quatuor Párkányí : Debussy (Quatuor) ; Ravel (Quatuor) ; Bartók (Quatuor n° 4)
– Quatuor Zemlinsky : Mendelssohn (Quatuors op. 44 n° 2 et op. 80, Capriccio op. 81 n° 3)
– Evgueni Mravinski et l’Orchestre philharmonique de Leningrad : Bartók (Musique pour cordes, percussion et celesta) ; Honegger (Symphonie n° 3) ; Stravinsky (Agon) ; Prokofiev (Symphonies n° 5 et n° 6) ; Tchaïkovski (Concerto pour piano n° 1 avec Sviatoslav Richter, Symphonie n° 6 ‘Pathétique’)
– Kirill Kondrachine et l’Orchestre philharmonique de Moscou : Chostakovitch (Symphonie n° 13 ‘Babi Yar’) ; Prokofiev (Cantate ‘Octobre’)
– Zdeněk Košler et l’Orchestre philharmonique tchèque : Chostakovitch (Symphonie n° 9)
– Trio Oïstrakh : Chostakovitch (Trio n° 2) ; Beethoven (Triple concerto, avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Malcolm Sargent)
– David Oïstrakh : Beethoven (Concerto pour violon, avec l’Orchestre national de la radiodiffusion française dirigé par André Cluytens)
– Quatuor Smetana : Chostakovitch (Quatuor n° 3)
– Ferenc Fricsay et le RIAS-Symphonie-Orchester : Bartók (Concerto pour piano n° 2, avec Géza Anda, Divertimento pour orchestre à cordes) ; Mahler (Des Knaben Wunderhorn, Rückert Lieder, avec Maureen Forrester)
– Quatuor Végh : Bartók (Quatuors n° 1, n° 3 et n° 5)
– Václav Neumann et l’Orchestre philharmonique tchèque : Janáček (Amarus, La petite renarde rusée, De la maison des morts)
– Igor Markevitch et l’Orchestre symphonique russe : Moussorgski (Mélodies russes, avec Galina Vichnevskaïa) ; Stravinsky (Symphonie de psaumes). Orchestre philharmonique de Berlin : Moussorgski (Tableaux d’une exposition)
– Manuel Rosenthal et l’Orchestre du Théâtre national de l’Opéra de Paris : Debussy (Images, Prélude à l’Après-midi d’un faune)
– Ernest Ansermet et l’Orchestre de la Suisse Romande : Debussy (La Boîte à joujoux)
– Wilhelm Furtwängler et l’Orchestre philharmonique de Vienne : R. Strauss (Don Juan, Tod und Verklärung, Till Eulenspiegel)
– Elisabeth Schwarzkopf : R. Strauss (Vier Letzte Lieder, avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Otto Ackermann)
– Sviatoslav Richter : Beethoven (Sonates pour piano n° 23 ‘Appassionata’, n° 17 ‘La tempête’ et n° 18)
– Arturo Benedetti Michelangeli : Chopin (Sonate pour piano n° 2, Ballade n° 1, Valse n° 17, Fantaisie)
30 CDs. Enregistrés entre 1950 et 2010. Remastering 24-Bit/96KHZ par Little Tribeca

 
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Un coffret d'hommage peut cacher plusieurs célébrations : cette anthologie du catalogue Praga Digitals en 30 disques pour les 30 ans du label, est aussi un hommage à son fondateur Pierre-Émile Barbier disparu en 2018, et le retour à la vie de cette maison de disque dans les mains de Nicolas Bartholomée. 

L'aventure de Praga, c'est celle de Pierre-Émile Barbier, un ingénieur électronicien français de l'industrie de la défense, fou de musique, critique musical à la radio (La Tribune des critiques de disque) et dans la presse papier écrite (Diapason), organisateur de concerts de musique de chambre et donc fondateur du label à partir de 1991. A sa disparition en 2018, le catalogue est fort de 445 masters, autour de trois axes. D'abord la musique de chambre avec des ensembles tchèques aussi affûtés que dépourvus de maison de disque après la chute du mur de Berlin (tout commence avec le , avec lequel il noua des liens d'amitiés à partir de leur victoire au concours d'Evian en 1978 – Barbier était dans le jury). Deuxième axe du label, la réédition de concerts réalisés à Prague derrière le rideau de fer dans les années 1960-70 par les géants de l'époque, Mravinski, Kondrachine, Oïstrakh… Le dernier axe, la remastérisation d'enregistrements de légende des années 50, qui tombaient progressivement dans le domaine public.

Mais tout s'arrête avec la disparition du fondateur, en 2018. Le distributeur de l'époque ne répond pas alors à la proposition de l'ingénieur du son Nicolas Bartholomée (Ambroisie, Aparté, Evidence Classics) de reprendre le label, mais celui-ci revient à la charge en septembre 2020 (après la première vague d'épidémie de Covid) et cette fois un accord est trouvé. Ce coffret est donc une fête et un baptême pour relancer un label qui a multiplié les récompenses, tant pour ses rééditions historiques que pour ses nouvelles gravures numérique.

L'exercice consistant à passer en revue et à rendre justice à une sélection de plus d'une trentaine d'heures de musique enregistrés sur une période de soixante ans par une brochette de géants de l'interprétation, des deux côtés du rideau de fer, d'avant et après la fin de l'ère soviétique, est passablement frustrant. On ne peut que souligner la qualité exceptionnelle de la sélection qui est proposée ici, avec pour simplifier, d'une part la musique de chambre classique et romantique captée dans les années 1990-2000 pour les musiciens tchèques formés dans l'ancien bloc soviétique (le est l'ensemble star, suivi du ), sous le signe de l'engagement, du rythme et de la couleur, et d'autre part une sélection de géants de la direction et de l'interprétation, de Wilhelm Furtwängler (Till l'Espiègle en 1954…) à Evgeni Mravinski en passant par , Maureen Forrester, , le Quatuor Végh…

Quelques coups de cœur et rappels d'incontournables : l'enregistrement de la création de la Symphonie n° 13 de par (chroniqué dans nos colonnes à sa sortie), le volume 3 consacré à par les Pražák et Kocian, la Musique pour cordes, percussion et celesta de Bartók et la Symphonie n° 3 de Honegger par Mravinski et Leningrad, le volume 26 en hommage à Maureen Forrester (Des Knaben Wunderhorn par Felix Prohaska, Rückert Lieder par Fricsay et le RIAS en 1956), le Triple concerto de Beethoven joué par le (non pas trois musiciens mais un trio !), les Quatre derniers Lieder par Elisabeth Schwartzkopf dans la version (le remastering donne davantage de lumière à la voix), une sélection de mélodies de Moussorgski orchestrées et dirigées par et chantées par , dans une Sonate n° 2 de Chopin expressionniste, et bien sûr les Bartók (Végh, Fricsay, Geza Anda…) et les Janáček, tant côté chambriste (Pražák) que vocal (la rare cantate Amarus par le chef peu connu Jofef Veselka). Ajoutons encore dans une n° 9 de Chostakovitch engagée en 1967…

Le fil conducteur entre ces enregistrements aussi disparates, outre leur qualité interprétative et la qualité de la prise de son ou du remastering, c'est la passion et le goût extrêmement sûr d'un homme. En somme, ce coffret est la playlist de Pierre-Émile Barbier, le fruit du travail d'une vie. A découvrir et écouter les yeux fermés.

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– Quatuor Pražák : Janáček (Quatuors n° 1 et n° 2) ; Dvořák (Quatuors n° 12 et n° 14) ; Schulhoff (Cinq pièces pour quatuor à cordes) ; Chostakovitch (Quatuor n° 8, Quintette) ; Schoenberg (Verklärte Nacht, Quatuor n° 4) ; Schubert (Quartuor n° 13 ‘Rosamunde’ et n° 14 ‘La jeune fille et la mort’) ; Beethoven (Quatuor op. 130, ’Grosse Fuge’ op.133) ; Mozart (Quintette avec clarinette K 581, Kegelstatt-Trio K 498) ; Weber (Quintette pour clarinette op. 34 avec Pascal Moragues) ; Haydn (Quatuors op. 76 n° 4, op. 76 n° 5 et op. 76 n° 6)
– Quatuor Kocian : Schulhoff (Duo et Sextuor) ; Smetana (Quatuor n° 1) ; Sibelius (Quatuor ‘Voces Intimae’) ; Martinů (Quintettes avec piano H 229 et H 298, Quatuor avec piano H 287) ; Brahms (Quatuor n° 2 et Quintette pour clarinette op.115)
– Trio Guarneri de Prague : Smetana (Trio avec piano) ; Suk (Trio op. 2, Elegy op. 23) ; Fišer (Trio avec piano)
– Quatuor Párkányí : Debussy (Quatuor) ; Ravel (Quatuor) ; Bartók (Quatuor n° 4)
– Quatuor Zemlinsky : Mendelssohn (Quatuors op. 44 n° 2 et op. 80, Capriccio op. 81 n° 3)
– Evgueni Mravinski et l’Orchestre philharmonique de Leningrad : Bartók (Musique pour cordes, percussion et celesta) ; Honegger (Symphonie n° 3) ; Stravinsky (Agon) ; Prokofiev (Symphonies n° 5 et n° 6) ; Tchaïkovski (Concerto pour piano n° 1 avec Sviatoslav Richter, Symphonie n° 6 ‘Pathétique’)
– Kirill Kondrachine et l’Orchestre philharmonique de Moscou : Chostakovitch (Symphonie n° 13 ‘Babi Yar’) ; Prokofiev (Cantate ‘Octobre’)
– Zdeněk Košler et l’Orchestre philharmonique tchèque : Chostakovitch (Symphonie n° 9)
– Trio Oïstrakh : Chostakovitch (Trio n° 2) ; Beethoven (Triple concerto, avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Malcolm Sargent)
– David Oïstrakh : Beethoven (Concerto pour violon, avec l’Orchestre national de la radiodiffusion française dirigé par André Cluytens)
– Quatuor Smetana : Chostakovitch (Quatuor n° 3)
– Ferenc Fricsay et le RIAS-Symphonie-Orchester : Bartók (Concerto pour piano n° 2, avec Géza Anda, Divertimento pour orchestre à cordes) ; Mahler (Des Knaben Wunderhorn, Rückert Lieder, avec Maureen Forrester)
– Quatuor Végh : Bartók (Quatuors n° 1, n° 3 et n° 5)
– Václav Neumann et l’Orchestre philharmonique tchèque : Janáček (Amarus, La petite renarde rusée, De la maison des morts)
– Igor Markevitch et l’Orchestre symphonique russe : Moussorgski (Mélodies russes, avec Galina Vichnevskaïa) ; Stravinsky (Symphonie de psaumes). Orchestre philharmonique de Berlin : Moussorgski (Tableaux d’une exposition)
– Manuel Rosenthal et l’Orchestre du Théâtre national de l’Opéra de Paris : Debussy (Images, Prélude à l’Après-midi d’un faune)
– Ernest Ansermet et l’Orchestre de la Suisse Romande : Debussy (La Boîte à joujoux)
– Wilhelm Furtwängler et l’Orchestre philharmonique de Vienne : R. Strauss (Don Juan, Tod und Verklärung, Till Eulenspiegel)
– Elisabeth Schwarzkopf : R. Strauss (Vier Letzte Lieder, avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Otto Ackermann)
– Sviatoslav Richter : Beethoven (Sonates pour piano n° 23 ‘Appassionata’, n° 17 ‘La tempête’ et n° 18)
– Arturo Benedetti Michelangeli : Chopin (Sonate pour piano n° 2, Ballade n° 1, Valse n° 17, Fantaisie)
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