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Paris. Philharmonie de Paris. 13-X-2023. Gérard Grisey (1946-1998) : Les Espaces Acoustiques. Ensemble Intercontemporain, Orchestre du Conservatoire de Paris, direction musicale : Pierre Bleuse. Odile Auboin, alto ; Jean-Christophe Vervoitte, Jean-Noël Weller, Arthur Régis Dit Duchaussoy, Pierre Rémondière , cors

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Pour son second programme parisien en tant que directeur musical de l', commémore les 25 ans de la disparition de avec l'une de ses œuvres fleuves, Les Espaces Acoustiques. Un concert qui permet aujourd'hui de mettre en avant l'altiste , en plus d'associer la formation à l'.

En six parties pour environ une heure quarante de musique, Les Espaces Acoustiques est amorcée par une recherche de pour la Villa Médicis autour d'une pièce en rapport avec la respiration humaine. Créée en 1974 par l'Itinéraire, Périodes pour flûte, clarinette, trombone et quatuor à cordes est maintenant placée deuxième dans le cycle complet, celui-ci débutant par un long solo d'alto, unique instrument de Prologue.

Mise en lumière dans une Philharmonie de Paris noire, débute avec un certain stress pour relâcher au fur et à mesure son archet, moins ferme que celui du dédicataire et créateur de l'œuvre Gérard Caussé (connu par un enregistrement ultérieur à la création), mais peut-être plus libre, de même qu'elle réapparait à la fin de l'œuvre. Entré auparavant sur la scène devant l', s'assied d'abord pour écouter l'altiste, puis se relève une fois le Prologue achevé, prêt à monter sur le podium. Le chef débute Périodes d'un tempo assez lent, sa battue claire ne pouvant empêcher d'entendre une rythmique parfois un peu trop lâche pour parfaitement s'adapter aux modulations recherchées par la partition.

Conclue avec une belle mise en avant du trombone, Périodes laisse ensuite la place à Partiels où surtout les bois s'expriment, avec un effectif passé de sept à dix-huit instrumentistes, tandis que Modulations met en avant trente-trois musiciens et exige l'entrée sur scène de l', en renfort. Souvent illuminée par l'orchestre, Partiels met aussi en exergue le talent de Nicolas Crosse, sans conteste l'un des plus grands contrebassistes du moment, passionnant par l'accroche de son archet captant toujours l'attention, là où Modulations – créée en 1978 par l'- ne parvient pas toujours à captiver par son travail autour d'un spectre d'harmoniques sur le mi.

Assumés comme un véritable laboratoire, qui l'aura occupé de 1974 à 1985, date de la création de l'Épilogue à la Biennale de Venise, Les Espaces Acoustiques se perdent parfois dans une recherche technique pour laquelle la concentration ne peut être toujours maintenue, surtout avec une direction ralentie et un Orchestre du Conservatoire dont la compacité et la tenue ne peuvent permettre de toujours affirmer la matière spectrale, notamment dans Transitoires. À une centaine sur la grande scène de la Philharmonie, tous s'y accordent cependant à dilater le temps, avec un beau travail des percussions, avant le retour d' (déjà présente dans cette dernière partie la dernière fois que l'EIC interprétait l'ouvrage, il y a 10 ans) pour conclure Transitoires et débuter l'Épilogue, cette fois placée en hauteur à l'arrière-scène.

Également écrite pour grand orchestre, cette dernière partie met aussi en avant quatre cors, ici tous debout au fond de la scène pour reprendre le matériau de Prologue, puis désintégrer le spectre d'harmonique de mi avec une technique qui semble, presque quarante ans après sa création, un peu surfaite et dépassée, moins naturelle et finalement moins passionnante que les chefs-d'œuvre ultérieurs de Grisey, dont Le Noir de l'Étoile encore entendu merveilleusement cet été au Festival Messaien, ou l'ultime Quatre chants pour franchir le seuil, génial de la première à la dernière mesure.

Crédits photographiques : © David Blondin (Orchestre) & ©Anne-Élise Grosbois(Odile Auboin)

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