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Chansons et mélodies de Poulenc par Carl Ghazarossian et Emmanuel Olivier

Le 18 décembre 2023 par Maya Prynda

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Francis Poulenc (1899-1963) : Toréador ; Deux mélodies de Guillaume Apollinaire ; A sa guitare ; Airs chantés ; Tel jour telle nuit ; La Tragique Histoire du petit René ; Le Petit Garçon trop bien portant ; Bleuet ; Fiançailles pour rire ; Nous voulons une petite sœur. Carl Ghazarossia, ténor ; Emmanuel Olivier, piano Pleyel 1905. 1 CD Hortus. Notice de présentation en français. Enregistré en 2023. Durée : 55:11

Hortus

Empruntant son titre à un vers de Louise de Vilmorin (« le cœur en forme de fraise« ), cet album du ténor Carl Ghazarossian et du pianiste Emmanuel Olivier présente une sélection de chansons et mélodies de Francis Poulenc mettant en lumière la variété d'inspiration d'un des derniers grands mélodistes français.

Dans la continuité de leur précédent album – J'aurais voulu être une chanteuse – Carl Ghazarossian et Emmanuel Oliver continuent d'explorer le répertoire mélodique, qu'il soit initialement écrit pour voix d'homme ou de femme en se consacrant cette fois-ci exclusivement à l'œuvre de Francis Poulenc.

Les deux musiciens ont choisi une vingtaine de chansons et mélodies parmi la vaste production de Poulenc dans ce domaine en privilégiant la variété des styles. Le compositeur a puisé chez de nombreux poètes dont Paul Eluard et Apollinaire qui lui ont valu certaines de ses plus belles (et tristes) mélodies (Bleuet, Une ruine coquille vide, Une herbe pauvre), mais aussi chez Jean Cocteau avec son Toréador parodique, Louise de Vilmorin (Fiançailles pour rire) et Jean Nohain (très drôles La Tragique Histoire du petit René, Le Petit Garçon trop bien portant et Nous voulons une petite sœur).

C'est dans le registre léger et comique que la voix de Carl Ghazarossian montre le mieux ses possibilités. La clarté de son timbre ainsi que son ton distancié mais ne forçant pas l'interprétation se prêtent très bien à ce répertoire. C'est moins le cas pour les mélodies plus sérieuses dans lesquelles la voix est parfois plus empâtée et où l'articulation ne permet pas toujours une bonne compréhension des textes. Emmanuel Olivier accompagne le ténor sur un piano Pleyel de 1905 dans un parfait équilibre entre soutien de la voix et mise en valeur de la riche partition pianistique de ces mélodies.

Il est dommage que le livret ne se contente que d'expliciter le projet, de livrer une courte biographie des interprètes et de dresser la liste des plages du disque avec les titres et années de composition des mélodies ainsi que le nom des poètes mais sans numéro d'opus ou mention de tonalités. La reproduction des poèmes eût été notamment bienvenue.

Un petit mot sur la pochette de l'album : son esthétique pop et ses couleurs flashy en font un bel objet qui ressort joyeusement au milieu de tous les autres disques des rayonnages d'une bibliothèque.

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