Le centième anniversaire de la mort de Fauré célébré à La Chaux de Fonds
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La Chaux de Fonds. Salle de musique de la Société de musique. 27-IV-2024. Gabriel Fauré (1845-1924) : Elégie pour violoncelle et piano opus 24 ; Quatuor avec piano n°2 opus 45 ; Sonate n°1 pour violon et piano opus 13 ; Quatuor avec piano n°1 opus 15. Eric Le Sage (piano), Pierre Fouchenneret (violon) ; Lise Berthaud (alto), François Salque (violoncelle)
Parmi les nombreux anniversaires célébrés en 2024, le centième de la mort de Gabriel Fauré décédé le 4 novembre 1924 à Paris n'est pas le moindre. Dans la célèbre salle de La Société de Musique de la Chaux de Fonds, à l'acoustique miraculeuse, les solistes français qui ont enregistré son œuvre de chambre avec piano, nous enchantent dans un programme autour des deux quatuors avec piano.
Inaugurée en 1955, la salle de musique de la Chaux de Fonds s'est immédiatement imposée comme possédant l'une des plus belles acoustiques européennes. De forme parallélépipédique classique mais entièrement tapissée de noyer, elle restitue le son avec clarté, finesse, et proximité malgré sa jauge importante (presque 1200 places). Dans la saison musicale 2024, les organisateurs ont fait appel pour ce programme tout Fauré à l'occasion du centenaire de sa disparition à quatre des meilleurs musiciens chambristes français. On doit à Eric Le Sage d'avoir été le maître d'œuvre d'une superbe intégrale de la musique de chambre avec piano de Fauré rééditée cette année dans un coffret de 6 CD par Alpha (et complétée par son enregistrement des Nocturnes).
La soirée s'ouvre par une vibrante interprétation de la célèbre Elégie par François Salque, dont l'acoustique magnifie la sonorité tout comme la clarté et la définition du Steinway touché avec élégance par Eric Le Sage. Les deux quatuors avec piano, chefs d'œuvre à la fois formellement jumeaux mais de caractères différents permettent de goûter l'homogénéité sans faille des trois instruments à cordes, la puissance des ensembles qui sonnent de façon presque symphonique comme l'individualisation des timbres. Et le chic espiègle des scherzos répond à l'intériorité des mouvements lents ; on mesure aussi combien l'écriture fauréenne réserve à l'alto superbe de Lise Berthaud un rôle central non seulement par la tessiture mais surtout par sa façon d'introduire les thèmes principaux notamment des deux derniers mouvements de l'opus 45. Enfin, Pierre Fouchenneret, qui prend la place tenue par Daishin Kashimoto dans les enregistrements Alpha se voit offrir la splendide Sonate n° 1, juste antérieure au Quatuor n° 1. L'équilibre entre le lyrisme exacerbé de l'allegro initial, l'intensité du mouvement lent soutenu par la clarté du chant d'Eric Le Sage, le scherzo joueur et l'éloquence du final lui valent un franc et très mérité succès auprès du public.
Un concert splendide magnifié par l'acoustique fabuleuse de la salle.
Crédits photographiques : Eric Le Sage © Solea Management ; Lise Berthaud © Solea Management ; Pierre Fouchenneret © pierrefouchenneret.com ; François Salque © Mirare
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