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Les premiers Caprices de Marianne à Reims

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Reims, Opéra, 17-X-2014. Les Caprices de Marianne, Opéra en deux actes de Henri Sauguet (1901-1989) ; livret de Jean-Pierre Grédy d’après Alfred de Musset. Mise en scène : Oriol Tomas ; Décors : Patricia Ruel ; Costumes : Laurence Mongeau ; Lumières : Etienne Boucher.
Avec : Zuzuna Markova, Marianne ; Philippe-Nicolas Martin, Octave ; Cyrille Dubois, Cœlio ; Thomas Dear, Claudio ; Julien Bréan, La Duègne ; Sarah Laulan, Hermia ; Raphaël Brémard, Tibia. Orchestre de l’Opéra de Reims, Claude Schnitzler, direction.

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Le Centre Français de Promotion Lyrique (CFPL),  produit Les Caprices de Marianne d' (1954), une œuvre rare mais significative pour sa mission : la promotion et l'insertion professionnelle de jeunes chanteurs.

Les Caprices de MarianneIl y a deux choses, outre la qualité vocale, qui ressortent de cette production : la beauté de la mise en scène et la caractérisation ingénieuse des personnages. Toute l'œuvre se déroule dans un décor unique représentant la Galliera Umberto I de Naples, fortement stylisée avec une perspective renforcée, dont le point de fuite se trouve vers le plafond – comme si on regardait du ciel une histoire de ce bas monde. Les différentes façons d'éclairer ce décor sont significatives car elles révèlent l'état d'âme des personnages ou la situation extérieure.

Une fois ce cadre posé, le metteur en scène Oriol Tomas se concentre essentiellement sur les événements scéniques. Dans la scène de fête du premier acte, il introduit des êtres fantastiques et des animaux en peluche ; c'est lorsqu'on se demande à peine le pourquoi de ces créatures que le mot « carnaval » est énoncé. Tout est donc logique – jusqu'à la caractérisation des personnages. Ainsi, Marianne est encore une jeune fille pieuse qui parle de « cloches de l'église » dans une robe-cloche à crinoline, suggérant qu'elle vit dans un cadre social préétabli. Mais quand elle a décidé de montrer « ce qu'elle est véritablement » à son mari, elle s'habille en robe souple sans forme précise. Son époux et magistrat Claudio est grand et mince dans un costume impeccable, et son tandem Tibia, de petite taille, est quant à lui en blouson et coiffure style rock pour son côté « rebelle ». Chez La Duègne, rôle travesti, l'effet est le plus flagrant de par sa stature imposante et sa voix de basse pour une gouvernante en apparence très croyante mais en réalité très profane.

Les Caprices de MariannePuisque la pièce va tourner pendant 2 ans dans les 15 opéras du CFPL, la distribution est double. Neuf chanteurs pour chacune d'entre elles ont été sélectionnés parmi 230 candidats de 28 pays. La première distribution, presque entièrement française, que nous avons entendue, est d'une qualité homogène. explore dans sa voix la naïveté du jeune homme de manière très juste, avec notamment de belles élancées dans les aigus, ses gestes et ses regards participant efficacement à l'interprétation. est doué pour l'émission naturelle et pour la variation de couleurs, rendant sa voix agréable à écouter. Le rôle d'Hermia (mère de Cœlio) révèle, malgré la brièveté de sa prestation, une grande mezzo-soprano . Tous ces chanteurs ont un français clair, aspect primordial pour cet opéra dont les parties du chant sont parfois comme « dites » sur des brèves mélodies qui ne respectent pas toujours les intonations naturelles de la langue. Pour Zuzana Markova, contrairement à ce qui se disait dans le foyer pendant l'entracte, nous n'avons pas trouvé sa diction convaincante : ses consonnes sont peu articulées et ses voyelles parfois très ambiguës. Si elle a un beau timbre, sa voix devient vite criarde et crispée dans les aigus.

dirige en connaisseur du répertoire l'orchestre de l'Opéra de Reims, donnant une très belle performance de cette partition difficile où les rythmes et les couleurs changent constamment.

Crédit photographique : , Zuzana Markova, / , © Alain Julien

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Reims, Opéra, 17-X-2014. Les Caprices de Marianne, Opéra en deux actes de Henri Sauguet (1901-1989) ; livret de Jean-Pierre Grédy d’après Alfred de Musset. Mise en scène : Oriol Tomas ; Décors : Patricia Ruel ; Costumes : Laurence Mongeau ; Lumières : Etienne Boucher.
Avec : Zuzuna Markova, Marianne ; Philippe-Nicolas Martin, Octave ; Cyrille Dubois, Cœlio ; Thomas Dear, Claudio ; Julien Bréan, La Duègne ; Sarah Laulan, Hermia ; Raphaël Brémard, Tibia. Orchestre de l’Opéra de Reims, Claude Schnitzler, direction.

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