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Paris. Cité de la musique, Amphithéâtre. 4-II-2020. Œuvres de Nicolas Bernier (1664-1734), Jean-Joseph Mouret (1682-1738), Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749). Emmanuelle de Negri, soprano ; Thomas Dolié, baryton ; Musiciens des Arts Florissants, direction musicale et clavecin : William Christie

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Dans l'intimité de l'Amphithéâtre de la Cité de la Musique, écho du salon de la duchesse du Maine, et , avec cinq instrumentistes des Arts Florissants et au clavecin, donnent vie à un répertoire plus en virtuosité qu'en émotion.

William Christie site Arts Flo

La duchesse du Maine, petite-fille du Grand Condé, épouse du fils bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, a su créer sa propre cour, au château de Sceaux. Dans ce début du XVIIIe qu'on associe au Grand Siècle, le Roi Soleil n'étant pas encore à son crépuscule, l'esprit festif y régnait davantage qu'à Versailles, culminant lors des Grandes Nuits de Sceaux, en 1714 et 1715, à la veille de la mort de Louis XIV. Trois siècles plus tard, notre grand William nous propose de découvrir des œuvres données par Louise Bénédicte de Bourbon pour des soirées dans l'esprit des salons parisiens.

, avec sa cantate « L'amour piqué par une abeille », fait écho à un thème cher à la duchesse, qui avait fait de l'abeille son emblème, mais n'était pas un habitué de ces concerts. En revanche, eut l'occasion d'y être joué souvent et était surintendant de la musique au service du duc du Maine.

Virtuosité des instruments et des voix, dans des partitions où rivalisent ornements et vocalises, langage stéréotypé des cantates profanes aux thèmes inspirés de la mythologie – quand « cœur » doit rimer avec « vainqueur », « flammes » avec « âmes », et « charmes » avec « armes »… comme y montrent leur grand savoir-faire de la musique de ce temps, une diction qui est en elle-même une jouissance musicale, une expressivité pour incarner les mots-clés du récitatif et porter l'élan des airs. Toutefois, l'émotion n'est pas au rendez-vous, en raison d'un répertoire dont ce n'est pas le propos. Frustrant pour ceux qui aiment la façon dont les « Arts Flos » et les voix qu'ils accompagnent savent nous toucher.

« Prends la pinte Claudeine », « Buvons, enivrons-nous tous deux »… on devait aussi s'amuser dans ces aristocratiques salons ! en donne toute la saveur, sa partenaire lui rendant bien la réplique. Impossible à chanter sans un minimum de comédie. Dommage toutefois qu'ils aient en main de grandes partitions, qui les gênent quelque peu pour leur jeu de scène !

Plusieurs extraits du Premier Concert de chambre de donnent l'occasion aux instrumentistes de nous emporter vers des sommets de délicatesse dans la virtuosité et l'énergie rythmique d'une Sarabande ou de Tambourins, avec tout ce qu'il faut de contrastes, de changements de tempo et un accelerando spectaculaire. Douceur des passages pianissimo dans la Chaconne, nouveaux contrastes surprenants, brillant final, on se régale… Regards échangés entre à la viole et au violon, socquettes rouge du Maître au pied du superbe clavecin du Musée de la Musique, signé Andreas Ruckers à Anvers en 1646, interventions tout en douceur de Serge Saitta à la flûte, sourires d' au violon, et théorbe de Clément Latour : tout est là pour donner le meilleur de cette musique. Le violon de Francesco Ruggeri que joue lui permet d'atteindre des sommets de finesse, de puissance dans la délicatesse, souvent dans des duos avec le second violon ou la flûte… merveilleux !

Crédits photographiques : © Denis Rouvre

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